construction d’une sacoche
caractéristiques de la sacoche bikepacking
Quels sont les détails importants quand on cherche une sacoche bikepacking? Matière, imperméabilité, fixation, fermeture… Comment bien choisir parmi tous les modèles proposés sur le marché?
La matière
Quelles matières pour quelles caractéristiques :
Les fabricants ont a leur disposition tout un ensemble de matières plus ou moins techniques pour réaliser une grande diversité de sacoches. Chacun choisira donc la matière la mieux adaptée à l’usage anticipé.
Dans le sens des aiguilles d’une montre, on retrouve ici plusieurs grandes familles de matière:
- le cordura: offre une très bonne résistance à l’abrasion et à la perforation. Il est recouvert d’un enduit qui le rend déperlant . Les plus courant sont le Cordura 500d ou le 1000d. On trouve aussi le 1050d ballistic qui est régulièrement utilisé pour les zones où l’abrasion est la plus importante.
- Le Xpac : résiste très bien à l’abrasion et est imperméable. Le plus répandu est le VX21. On trouve aussi des sacoches plus légères en LS07 ou LS21. Le VX 42 et LS42 sont plus lourds mais à l’épreuve des balles!
- Dyneema/cuben fiber: Utilisé à l’origine pour les voiles de bateau de course et les cordages, il est extrêmement résistant, léger et imperméable. Son prix reflète ses performances.
- TPU / PVC / Vinyl: Le PVC et le Vinyl sont plutôt similaires mais le TPU reste une meilleure option en général. Surtout utilisés par les fabricants proposant des sacoches imperméables voir étanches. Ils sont relativement lourds.
- Coton ciré / Canva : la matière traditionnelle utilisée depuis les années 50 pour la bagagerie cyclotouriste. Imperméabilisé grâce à de la cire, il bénéficie d’un toucher naturel que certains pourront apprécier sur un montage vintage.
Poids des différentes matières:
Voici une illustration comparant le poids de ces différentes matières:
Imperméabilité
La plupart des sacs de bikepacking sont spécifiés comme résistants à l’eau et non pas comme étant imperméable:
– Résistant à l’eau, cela veut dire que sous une pluie battante, même avec une matière imperméable, l’eau finira par traverser;
– Imperméable, le fabricant assure que l’eau ne passera pas;
– Étanche, même submergée sous l’eau, la sacoche maintiendra le contenu au sec.
Ce qui fait la différence ici ma p’tite dame, c’est le traitement des coutures!
Différentes techniques existent pour imperméabiliser une couture: soudure par radio-fréquence ou soudures thermocollées. Généralement, c’est la première qui est utilisée dans le monde des sacoches bikepacking par des marques comme Ortlieb ou Apidura (donc sur du PVC, Vinyl ou TPU). Les sacoches aux coutures soudées semblent cela dit bien moins résistantes dans le temps que d’autres aux coutures plus classiques dites coutures traversantes.
Et en fait, tu peux tout à fait imperméabiliser ces coutures traversantes de la même façon que tu le ferais sur une tente en Silnylon: avec une colle silicone:
Mais c’est la qualité de fabrication qui va influer sur la facilité avec laquelle l’eau se frayera un chemin au travers de ces coutures. Ainsi de nombreux utilisateurs de sacoches, non qualifiées comme imperméables par le fabricant, relatent tout de même qu’ils n’y ont vu aucune trace d’eau même après plusieurs heures sous une pluie battante.
Et j’ai personnellement fait cette expérience avec un sac à dos en Xpac:
Un jour, ma poche à eau s’y était déversée et malgré l’absence de coutures soudées et les 3l d’eau formant une piscine dans le fond du sac, aucune goutte n’avait pu traverser! Impressionnant!
On peut aussi ajouter que lorsque tu vas remballer ton abri le matin, il sera probablement toujours mouillé par la condensation, ce qui humidifiera de toute façon l’intérieur de la sacoche. Et si tu y mets aussi sac de couchage et matelas, tu devras alors les ranger dans un sac étanche pour ne pas qu’ils absorbent à leur tour cette humidité. Rendant donc inutile l’utilisation d’une sacoche étanche…
Mais attention, je ne dis pas que les sacoches étanches sont un simple argument marketing et n’ont aucun intérêt. Lorsqu’on stocke toutes nos affaires sèches au même endroit (rechanges, sac de couchage et vêtements de nuit par exemple), il fait tout à fait sens d’utiliser une sacoche imperméable.
Ton choix va dépendre de ta stratégie de chargement !
Fermeture
On trouve différents types de fermeture pour différents usages.
- Fermeture éclair: Essentiellement utilisée sur les pochettes du tube supérieur et sur le sac de cadre.
Assure-toi de sa solidité ! Elle devra faire face à de rudes conditions d’utilisation: boue, sable, tensions dues à un sur-remplissage du sac, etc…
Certains fabricants utilisent de part et d’autres de la fermeture éclair une matière élastique qui récupère un peu de tension et diminue les contraintes sur cet élément mécanique (Un élément mécanique avec des pièces en mouvement est toujours un élément faible dans un équipement).
Pour optimiser sa durée de vie, il faudra veiller à l’entretenir régulièrement en la brossant et en la lubrifiant. 2 marques sont extrêmement réputées: YKK et Riri. - Fermeture repliable/roll-top: Beaucoup plus fiable que la fermeture éclair due à l’absence de pièces mécanique en mouvement. Pour la manipuler, elle demande cela dit, un peu plus de temps et d’effort. Très utilisée pour les sacoches de guidon et de selle, on la retrouve tout de même sur certains sacs de cadre. C’est une solution efficace et peu onéreuse. Elle permet de facilement ajuster le volume de la sacoche et ainsi de compacter le contenu en retirant l’air qu’il contient.
- Magnétique: vue notamment sur les sacoches de top tube chez Revelate Designs et Apidura. Si bien conçue, cette solution peut s’avérer très pratique à l’utilisation, manipulable d’une seule main, fiable et sans aucun entretien. Elle n’assure cependant pas une fermeture complète de la sacoche; ce qui peut permettre à son contenu de se frayer un chemin vers l’extérieur lors de secousses répétées (RIP mon couteau Leatherman…).
- Boucle rapide: On les retrouve assez rarement sur les sacoches de bikepacking en général. On les voit quand même sur certains modèles au look vintage. Assez fiables, plutôt pratiques à manipuler et légères, elles non plus, ne permettent pas une fermeture complète. Souvent d’ailleurs, un cordon de serrage évitera au contenu de se frayer un chemin vers l’extérieur.
Fixation/attache
Sangle velcro ou attache-rapide
Bien souvent, ce sont des sangles Velcro® qui sont utilisées pour maintenir les sacoches en place. On trouve plus rarement des boucles attache-rapide (sur certains harnais pour guidon). Ces 2 solutions permettent un montage/démontage simple et rapide même avec les doigts engourdis par le froid!
Le Velcro® est cependant assez agressif avec la peinture donc attention à bien protéger ton cadre (voir la section « conseils sur les sacoches »).
Pour éviter les interférences entre les sangles des différentes sacoches, le plus pratique c’est de pouvoir déplacer ces sangles le long des sacoches grâce à ce qu’on appelle les daisy chains.
Oeillets
Certaines sacoches peuvent se visser sur ton cadre grâce à des œillets dédiés. Cela permet un look plus net en réduisant le nombre de sangles et ainsi les risques d’abrasion du cadre. Sur certains vélos, tu trouveras ces œillets sur la fourche, les haubans et le tube supérieur.
Cordon élastique
On a pu voir sur certaines réalisations artisanales l’utilisation de cordage élastique tressé autour des tubes pour maintenir le sac de cadre en position. Le look est très sympa mais ne permet évidemment pas un montage/démontage rapide. Une fois le cordon de serrage élastique mis sous tension, le sac se retrouve bien maintenu… jusqu’à un certain point. Si le sac est fortement rempli et le terrain roulé particulièrement cassant, le cordon peut se desserrer progressivement.
Klickfix
Bien connu du traditionnel cyclotouristes, certaines sacoches utilisent le système Klickfix. C’est un système plutôt robuste et pratique car il permet un montage/démontage en un seul mouvement. Mais encore une fois, comme toute pièce mécanique, sa fiabilité reste limitée et pour les aventures les plus rugueuses il faudra te diriger vers une fixation par sangles.
Sangle en caoutchouc
Enfin, le chargement peut aussi être maintenu en place grâce à des sangles type Voilé (ici et là par exemple). Créées pour le ski de rando, leur usage s’est vu populariser dans le monde du bikepacking au cours des dernières années. Elles sont légères, résistantes, pratiques et rapides à utiliser. Pour un maximum de durabilité, dirige-toi vers les modèles en polyuréthane muni d’une boucle métallique.
Perso, je les ai toujours sur le vélo, pour tenir la veste de pluie lors de mes sorties quotidiennes ou en mode ultralight, le matelas sur le guidon, ou encore avec les armatures de tente maintenues au cadre, etc… Ton imagination est la limite!
Et pour toi, quelles sont les spécificités de construction qui sont importantes lorsque tu choisis une sacoche? Dis-le moi en commentaires !