Partie 3/5 de la série Une semaine sur les routes à travers les massifs français.
Retrouve les autres parties ici:
- Du Canada vers la France, 1 semaine à vélo pour renouer avec mon pays;
- Construction de l’itinéraire et 6 conseils pour savoir où tu vas poser tes roues;
- Présentation de mon vélo à grosses roues;
- Qu’est ce qui se cache dans mes sacoches? Mon matériel bikepacking;
- Album photo du voyage, statistiques et conclusion.
Présentation de mon vélo à gros pneus
C’est mon vélo de tous les jours, le Salsa Fargo! C’est un vélo super polyvalent, extrêmement confortable et prêt à quasiment tout !
Avec lui, je vais au boulot, à l’épicerie, je fais des rides sur les sentiers avec mes potes, des sorties routes de 300 bornes et ça qu’il vente ou qu’il neige. Si ce vélo avait un nom, ce serait polyvalence!
En changeant les pneus, ce vélo est aussi à l’aise sur le goudron, la terre ou la glace, chargé ou dénudé !
Il est doté d’un cadre en acier Cromoly et d’une fourche en carbone qui laisse passer des pneus en 27.5’’ ou 29’’ pouvant monter jusqu’à 3’’. Assez rigide à nu, on découvre son confort une fois l’équipement chargé.
Quand le sol est recouvert de neige et de glace, je mets des pneus cloutés en 2.8’’, le reste du temps, c’est du 2.2’’, section que je trouve particulièrement confortable et qui offre un rendement qui me convient parfaitement.
La philosophie de Salsa est vraiment le voyage à vélo dans des contrées reculées. C’est donc tout naturel qu’on y trouve un grand nombre de fixations pour sacoches, portes-bagages et autres accessoires bikepacking. Et c’est aussi pour ça que les composants installés sont d’une mécanique simple et rustique.
Roues et peuneus
Récemment, j’ai changé les roues WTB en alu que je trouvais lourdes et pataudes au profit d’une paire de Bontrager Carbon line 30. L’idée étant de pouvoir monter cette paire aussi bien sur le Salsa que sur le VTT tout en pouvant monter des pneus d’une largeur allant du 38mm au 3’’ (75mm)!
J’en parle régulièrement dans ces lignes et donc cet été j’ai voulu me faire ma propre opinion sur les pneus René Herse. Je pars donc avec des Fleecer Ridge Ultralight, leur modèle gravel en 55mm/2.2’’.
Pourquoi aussi large tu vas me dire? Je suis VTTiste à la base et quand je pose les roues sur de la terre, je ne peux pas m’empêcher de bombarder pour prendre un maximum de plaisir! Des pneus larges me donnent donc davantage d’adhérence et surtout peuvent encaisser des chocs plus importants sans risquer la crevaison.
Et après coup, je dois reconnaitre que ce couple roues/pneus m’a apporté entière satisfaction. Ça relance bien, c’est efficace au pédalage, c’est précis au pilotage et c’est méga-confortable. Malgré tout, je ne repartirai pas forcément sur la déclinaison ultralight mais plutôt sur la version endurance. J’ai noté à de nombreuses reprises des pertes de liquide préventif importantes; au travers des flancs (commun à tous les pneus à flanc souple) mais aussi sur la bande roulante. Le poids léger traduisant évidemment une réduction de matière, je n’ai pas été étonné…
Si je devais repartir pour un voyage avec ce ratio de route/gravel (90%/10%), je monterais peut-être des pneus plus étroits, probablement du 42mm voir même du 38mm pour gagner en rendement. Mais si le parcours arrive à un équilibre 50% terre / 50% asphalte, je resterais sur une telle monte. Je ne suis pas un coureur qui veut taper des chronos. Je veux juste profiter de mon voyage en roulant confortablement !
Mais attention avant de monter des gros boudins sur ton gravel car, évidemment, tous les profils de pneus ne se valent pas en terme de rendement. Un pneu en section 2.2’’ avec des crampons bien marqués aura très certainement moins de rendement qu’un pneu de même section avec un dessin moins prononcé.
Les points de contact
Ici je parle de là où ton corps est en contact avec le vélo, donc cintre, selle et pédales.
Poste de pilotage
Le cintre est un cintre gravel typique. En ça qu’il est large et évasé dans le but d’avoir un maximum de stabilité et de multiples positions pour poser ses mains pour ralentir ainsi l’apparition des engourdissements. Cette largeur donne aussi de l’espace supplémentaire pour caser différents accessoires tels que support GPS, lumière, sonnette, prolongateurs, etc…
Pour encore améliorer le confort, j’ai mis une double épaisseur de guidoline. Il doit maintenant y avoir entre 4 et 5 mm de guidoline ! Attention, ce n’est pas forcément adapté à toutes les tailles de main. Pour te donner une idée, je porte des gants taille L habituellement et là, c’est parfait, c’est bien épais, la prise en main est excellente et naturelle.
Pour ce voyage, j’ai ajouté des prolongateurs aéro afin de reposer poignets, mains et épaules tout en m’étirant le dos. C’était la première fois pour moi que j’en utilisais et j’ai beaucoup apprécié ces bénéfices. Tu noteras qu’ils ne sont pas posés droits mais légèrement inclinés vers l’intérieur pour respecter l’angle naturel que forme mes mains dans cette position. Chaque personne est différente donc si tu en installes, prête attention à l’angle qui te sera le plus ergonomique.
Et ce n’est pas vraiment visible sur la photo mais ils ne sont pas parallèles au sol mais légèrement relevés. En plus d’être plus aérodynamique, c’est plus confortable pour moi.
Selle
J’utilise une SQlabs qui, je dois avouer, ne me convient pas totalement. Ponctuellement, je peux pédaler 12h dessus sans problème mais quand il s’agit d’enchainer les journées, c’est autre chose. J’ai fini ma semaine en passant la moitié du temps debout sur les pédales…
Je pense donc passer à une selle évidée qui me semble offrir davantage de confort. Et pourquoi pas même à une belle selle en cuir traditionnelle qui avec le temps se façonnera parfaitement à mon anatomie!
Autre chose, après quelques jours, j’ai commencé à sentir une douleur sur l’extérieur du genou droit. J’ai tout de suite réalisé qu’il s’agissait d’un problème de hauteur de selle. Avec les vibrations, la selle est progressivement descendue et je ne m’en suis rendu compte que trop tard. Donc il est important que tu vérifies le serrage de la tige de selle.
Si besoin, nettoie l’intérieur du cadre et la tige de selle puis applique un peu de graisse (bien utiliser de la graisse de montage carbone si ton cadre ou ta tige de selle sont en carbone!).
Pédales
Depuis mes 20ans, j’utilise des pédales automatiques de VTT. Et lorsque je suis passé au gravel, je n’ai même pas envisagé l’idée d’y installer des pédales routes. Les pédales automatiques VTT donnent une liberté de mouvement à ton pied tout en assurant une transmission optimale de la force. Ce degré de liberté limitera le risque d’apparition de blessure et te permettra de marcher sans avoir l’air de Robocop grâce à des cales au profil plus fin bien souvent enchâssée dans l’épaisseur de la semelle de la chaussure.
J’utilise des pédales de cross country, des TIME ATAX XC et des chaussures à semelle carbone. Ces dernières sont idéales quand il ne faut pas trop marcher; mais si l’aventure m’avait amener sur des sentiers où il aurait fallu pousser le vélo, j’aurais pris des chaussures plus souples.
Bien sûr, des pédales plates sont une option tout à fait valide car elles permettent de rouler avec les souliers qu’on veut, et même des claquettes (quoique des crocs peuvent aussi s’adapter aux pédales auto)
Transmission
Niveau transmission, je suis parti avec des composants neufs. Et c’est ce que je te conseille si ta transmission est à plus de la moitié de sa vie.
Les nouvelles roues étant au standard Sram XD, j’ai monté une cassette 11 vitesses en 10-42 et un plateau de 36 dents. Oui, un développement faible plutôt orienté pente raide. Grâce à ça, j’ai moins d’efforts à fournir dans les longues ascensions et ce même chargé. Je commençais à forcer sur les pédales lorsque la pente approchait les 10%.
Et pour encore plus de polyvalence, j’envisage de faire évoluer la transmission vers un double plateau 42×30 tout en gardant une cassette 11 vitesses de 10×42.
Freinage
Concernant le freinage, j’ai toujours les freins d’origine (des TRP mécanique) mais je suis passé sur des disques de 180mm pour allumer en toute sérénité dans les descentes de col et ce malgré le poids supplémentaire du chargement.
Ici aussi, j’ai installé de nouvelles plaquettes avant le départ. Rappelle-toi de bien les roder pour une puissance de freinage optimale.
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Qu’est ce qui se cache dans mes sacoches? Mon matériel bikepacking
Merci de m’avoir lu, j’espère que le contenu t’a plu et t’a aidé. Si tu as des questions, utilise la section commentaire, je serais ravi de pouvoir t’aider.
Bonjour,
Tes tests et blogs me sont d’une grande aide. Merci. Pour ma part, je roule sur une selle Infinity et un cuissard Everve Ezero sans Pad. Ainsi, j’ai résolu mes problèmes de selle sur la longue distance. Par ailleurs, je roule avec des pédales plates et des chaussures pieds nus de la marque allemande Zaqq. Quel pied et quelle liberté! C’est fantastique! Le vélo est un Chiru Kegeti en René Herse 2.2.
Pour info, j’habite à Berlin.
Au plaisir.
Eric
Salut Éric,
Merci pour ton message et ton partage d’expérience!
C’est super intéressant et ça prouve qu’il n’est pas nécessaire d’absolument porter le meilleur des chamois pour être confortable.
Un de mes bons potes fait également du vélo sans pad et roule toujours avec une selle bien rembourrée!
Comme quoi, il est super important de faire des essais pour trouver ce qui nous convient le plus personnellement.
Top aussi pour le confort, le combo René Herse et cadre titane 👌🏻