Construction de l’itinéraire

Et 6 conseils pour savoir où tu vas poser tes roues

Partie 2 sur 5 de la série Une semaine sur les routes à travers les massifs français.

Retrouve les autres parties ici:

1. Du Canada vers la France, 1 semaine à vélo pour renouer avec mon pays;
2. Construction de l’itinéraire et 6 conseils pour savoir où tu vas poser tes roues;
3. Présentation de mon vélo à grosses roues;
4. Qu’est ce qui se cache dans mes sacoches? Mon matériel bikepacking;
5. Album photo du voyage, statistiques et conclusion.

Construction de l’itinéraire

Ma vision de la trace

Alors personnellement, je trouve que partir d’un itinéraire existant est trop rigide et trop compliqué à remanier. Je préfère faire ma propre trace sans être influencé par quiconque. Même si une fois parti, je suis tout à fait prêt et ouvert à faire des écarts. Une rencontre sympa, un endroit surprenant, un pépin quelconque… le tracé est une source d’inspiration devant t’ouvrir à la liberté et non un couloir t’enfermant dans un voyage fixé sur l’électronique.

Bien sûr, le tracé d’un autre peut te donner une base de travail intéressante mais comment savoir si les routes choisies sont bien adaptées au vélo? Pourquoi cette personne a décidé de passer par tel lieu plutôt que tel autre? Est-ce que tu as les mêmes capacités physiques que cette personne? Est-ce que tu as les mêmes intérêts que cette personne? Bref, beaucoup de questions auxquelles il peut être difficile de répondre.

De l’utilité même d’un itinéraire tout tracé

Je reconnais tout à fait qu’au début, c’est rassurant de suivre le tracé soigneusement établi dans le confort de sa maison. Quand on découvre le voyage en itinérance, savoir où on va, apporte un sentiment rassurant qui nous allège l’esprit pour qu’il se concentre entièrement sur le vélo, notre ressenti, notre environnement et notre expérience. Puis une fois plus à l’aise avec nos capacités et nos compétences, on peut se permettre de se laisser aller complètement au flot du voyage et s’éloigner de la trace initialement pensée.

Les outils

Mes cartes personnelles

Depuis quelques temps, quand au détour d’un documentaire, d’un texte ou d’une publication, je repère un endroit intéressant, une route calme et panoramique, un producteur sympa ou un artisan de qualité, je l’enregistre sur une carte. Je me crée ainsi au fur et à mesure une base de données de points de passages qui me sert de support de travail au moment de tracer un itinéraire.

Le site internet France.fr !

#JeredécouvrelaFrance c’est le nom de cette page sur laquelle tu trouveras une carte interactive regroupant près de 300.000 lieux d’intérêts. Restauration, hébergement, sites naturels, commerces, visites et musées, c’est plutôt bien fichu et tu pourras sélectionner la catégorie qui t’intéresse.

La carte de la chaleur

Non je ne te parle pas du dernier rapport du GIEC ou d’un bulletin météo estival mais bien d’un outil qui va te permettre de choisir les segments à parcourir pour relier les points de passage. Je fais appel ici à la Heat Map de Strava.

Ainsi, je peux voir là où les cyclistes passent. Plus une trace est épaisse et opaque, plus elle est passante. Au contraire, plus la trace est fine et moins il y a de passage. Simple.

Évidemment cela peut créer un biais si on se met tous à utiliser la Heat map. Tout le monde se retrouverait sur les mêmes portions. Il est donc toujours bon de rester curieux quant à des routes/sentiers/pistes que l’on pourrait apercevoir sur une carte, une vue satellite ou même durant le voyage.

Grace à cet outil, on peut facilement s’assurer qu’un segment est praticable à vélo même si ça reste délicat de savoir avec exactitude la nature du terrain. 

C’est du gravier à la mode ou du goudron chiant?

Pour ça j’utilise un outil de cartographie incluant le meilleur des deux mondes. Mes favoris sont RideWithGPS ou GPX.studio (si tu peux, donne un pourboire à ce dernier car c’est un outil formidable, gratuit à l’utilisation mais pas gratuit à faire tourner!).

Ainsi, en juxtaposant la carte intégrant mes points d’intérêts et l’outil GPX.studio, j’ai pu créer une trace d’environ 1100km en seulement quelques heures. Je n’ai pas encore trouver l’outil qui me permettrait d’inclure sur une carte, mes points d’intérêts, la heat map et le type de segments

A noter: GPX.studio intègre la HeatMap de Strava et RideWithGPS intègrent aussi une HeatMap mais l’application étant peu utilisée en Europe, elle est peu pertinente.

Une dernière astuce pour la route

Découpe tes traces en portion de 150 à 300km car la multiplication des points de passage peut causer des bugs sur les GPS. Assure-toi d’avoir une copie sur ton smartphone et même sur une boite email ou un service de stockage en ligne.

Vérification du tracé

Lorsque tu relies les points de passage entre eux, assure-toi que la trace automatiquement créée passe bien par le type de surface désiré. Il arrive que dans les zones montagneuses, le tracé te fasse couper les virages en lacets en passant par les sentiers… ça peut faire désordre si tu as des pneu de route en 28mm.

Tu peux aussi ajouter des informations sous forme de points de passage tels qu’un point d’eau, une épicerie, un intérêt particulier, etc… Il te sera alors annoncé sur ton GPS lorsque tu t’en approcheras.

Ma trace

Mon point de départ est Châlons en Champagne et l’arrivée se trouve à Laroquebrou dans le Cantal. Je ne voulais pas faire la même route que celle déjà parcourue tant de fois en voiture. Plus attiré par la montagne que par la mer, je me suis orienté vers l’est du pays. 

Pour m’éviter une longue portion de plat, j’ai décidé de prendre le train jusqu’à Strasbourg. De là, je regagnerai les Vosges, pour longer la célèbre route des crêtes, redescendre depuis le Grand Ballon vers Belfort et me diriger vers les premiers contreforts jurassiens. Passage par Morteau, Pontarlier, Mouthe, Saint Claude, Valserhône, Annecy. Au départ d’Annecy, découverte des Bauges, puis je reste sage en regardant la Chartreuse depuis la vallée et après Grenoble, grimpette vers le Vercors! Traversée par les gorges de la Bourne, remontée jusqu’au col de la Bataille puis plongeon sur Valence. Traversée de l’Ardèche pour regagner le plateau de l’Aubrac jusqu’à Laguiole. De là, cap au nord pour arriver à Laroquebrou.

Le tout fait environ 1100km avec 17.000m de dénivelé utilisant principalement des routes asphaltées. La France possède un excellent réseau de route secondaire alors autant en profiter pour voyager à bon rythme sans trop se fatiguer! Bon pour m’amuser, j’ai quand même calé par ci par là quelques portions de pistes gravel et de sentiers, on n’est pas des allemands!

Continue à lire l’article ici:
Présentation de mon vélo à grosses roues

Merci de m’avoir lu, j’espère que le contenu t’a plu et t’a aidé. Si tu as des questions, utilise la section commentaire, je serais ravi de pouvoir t’aider.