Qu’est ce qui se cache dans mes sacoches? Mon matériel bikepacking


Partie 4/5 de la série Une semaine sur les routes à travers les massifs français.

Retrouve les autres parties ici:

  1. Du Canada vers la France, 1 semaine à vélo pour renouer avec mon pays;
  2. Construction de l’itinéraire et 6 conseils pour savoir où tu vas poser tes roues;
  3. Présentation de mon vélo à grosses roues;
  4. Qu’est ce qui se cache dans mes sacoches? Mon matériel bikepacking;
  5. Album photo du voyage, statistiques et conclusion.

Le matériel bikepacking emporté

Je ne vais pas t’assommer avec une foultitude de détails sur le pourquoi du comment j’utilise tel équipement plutôt qu’un autre, cet article est déjà suffisamment long. Mais si tu as des questions spécifiques, je serai heureux d’y répondre dans la section commentaire ou même d’écrire article dédié.

Tu pourras trouver un peu plus de détails dans le tableau à télécharger en bas d’article, je l’ai mis à jour.

Les sacoches

Pratiquant le bikepacking (ou voyage léger à vélo) depuis des années, je suis arrivé maintenant à réunir un kit de sacoches bien complet. 

On y trouve donc:

Le campingue

Abri

Pour m’alléger au maximum et voyant que la météo allait être particulièrement clémente, j’ai décidé de laisser la tente à la maison. J’ai pris une tarp, une bâche de sol, un matelas gonflable et un sac de couchage.

Une fois le crépuscule venu, je cherchais un lieu protégé et éloigné du passage pour m’installer loin des regards. A plusieurs reprises, j’ai trouvé des zones de pique-nique où il y avait des tables, idéal pour bivouaquer luxueusement! Si la météo était clémente et les prévisions n’étaient pas à l’orage, j’étalais simplement ma tarp sur le sol et je dormais à la belle étoile.

Si la météo était incertaine, je tendais une corde entre deux arbres et j’y fixais la tarp assez bas pour m’assurer un maximum de protection et une prise au vent minimum. 

À taaable !

Cuisine express

Pour cuisiner, j’utilise un réchaud alcool et le BOT de la marque Vargo. Tous les jours, en fin d’après-midi, je m’arrêtais dans une épicerie pour y acheter un pot d’un plat régional. Je le vidais alors dans le BOT. Si la préparation était un peu trop liquide ou manquait de glucides, je rajoutais du couscous ou du riz qui avait le temps de ramollir durant les quelques heures qui me séparaient du repas du soir. Il ne me restait alors qu’à réchauffer le tout pour profiter tous les soirs d’un plat régional différent bien chaud et bien réconfortant.

Le réchaud que j’utilise est le P3RS fabriquer à partir d’une canette. C’est donc pas cher mais aussi léger, solide et plutôt économe en carburant. Pour réchauffer mon BOT de 1L, il ne me fallait le remplir qu’une seule fois avec 30mL d’alcool.

Outils

C’est bien simple, je n’ai que 2 outils avec lesquelles je peux quasiment tout faire. Le premier est un outil multifonction Crankbrother M19. 

Pour bien choisir un outil multifonctions, il faut t’assurer que tu disposes des embouts nécessaires pour démonter toutes les vis de ton vélo et que les embouts soient suffisamment long pour aller chercher même les vis les plus profondément enfouies. 

Le second outil est un couteau/pince Leatherman. Comme tous les modèles de cette marque, il y a une lame pour découper et une pince pour tirer, attraper, tordre, etc… J’ai pris le modèle Signal sur lequel il y a en plus une scie mais après coup, je m’aperçois que celui que je possédais avant, le skeletool CX, est parfaitement suffisant.

Mécanique

J’avais pris le nécessaire pour réparer crevaisons, transmission, câblerie, plaquettes de frein et remplacer des vis diverses et variées. Pour plus de détails, tu peux aller voir cet article sur le matériel essentiel à prendre en bikepacking.

Voici mon kit de réparation! (le plateau supplémentaire était dans le cas où j’avais eu à gravir un énorme col).

Trousse de secours et de survie

C’est un thème bien trop souvent délaissé par les articles et vidéos traitant du voyage à vélo. Oui, en bikepacking, on part léger et donc on veut emporter le moins de trucs possibles. Mais en bikepacking, on part aussi souvent seul, en pleine nature sur une monture mécanique rapide. Tout un ensemble de facteurs qui peuvent créer des complications qui si elles sont mal anticipées peuvent venir profondément gâcher la fête. Je t’invite donc à composer un petit kit de survie pour parer aux problèmes les plus couramment rencontrés en pleine nature.

Joue-la comme Bear Grylls

Parfois le vélo n’est pas en cause dans les pépins et c’est là qu’il va falloir sortir ta panoplie de Man vs Wild

Survie bikepacking survival
Quelques basiques pour boire et faire du feu

Allumer un feu

J’ai constamment un mini-kit allume-feu dans une boite de TicTac dans une de mes sacoches. On y trouve un briquet BIC, un briquet à friction et des mèches allume-feu de chez SOL. La boite est enrubannée de duck tape qui s’avère aussi être un allume-feu correct. Avec une préparation correcte en amont, je peux faire des flammes en quelques minutes et ainsi m’assurer d’avoir une boisson ou un repas chaud même sans prendre de réchaud.
Peut-être plus utile ici au Canada qu’en France (notamment en raison de la législation), toujours est-il qu’en montagne la température peut descendre vite quand la nuit approche et dans certaines situations délicates ça peut faire la différence…

Boire de l’eau potable

Pour commencer, j’ai pratiquement tout le temps avec moi un mini-filtre à eau accompagné de sa poche souple. Cela me permet de pouvoir filtrer et boire à peu près n’importe quelle eau sur laquelle je tombe. Bon ça c’est en théorie parce qu’en pratique, je cherche toujours à trouver un point d’eau qui semble propre à l’oeil !

Fixer, réparer, coller, maintenir, accrocher

J’ai donc toujours une bonne longueur de cordelette, des rislans de différentes tailles, des épingles à nourrice, du ducktape et de la superglue pour réparer tout et n’importe quoi, sur le vélo, sur le matériel ou sur les vêtements. 

Se couvrir

Pour m’abriter et me tenir chaud en cas d’immobilisation forcée, j’emporte une couverture de survie réutilisable de la marque SOL.

J’avais aussi des sangles Voilé pour maintenir du matos sur les sacoches ou pour accrocher le vélo lorsque je me posais à une terrasse en ville (le but étant d’éviter les vols à la tire). J’avais aussi un mini antivol à câble mais je doute de son intérêt car sa résistance ne doit pas être beaucoup plus élevé qu’une paire de sangles Voilé… Je peux donc gagner du poids et du volume en le laissant à la maison la prochaine fois!

Trousse de premiers soins

Réparer le vélo c’est important mais réparer le bonhomme, c’est essentiel. Pour cela, j’ai toujours avec moi une trousse de premiers soins basiques. Elle a sa place dans la sacoche Alpkit.

Trousse secours first aid kit france bikepacking
Trousse de premiers soins

Dedans il y a quelques pansements et bandages, des médicaments pour la douleur, les problèmes intestinaux, une pince à épiler pour les tiques, un ciseau pliant, du sérum physiologique et un peu de sparadrap.

Hygiène

Encore une fois, c’était vraiment le basique du basique.

Un bout de savon de Marseille (qui peut aussi servir de lessive), du déo fait-maison, un petit tube de dentifrice et une brosse à dents, de la crème beurre de fesse et une forte protection solaire au format voyage (30ml).

Ma serviette de toilette n’était qu’un petit bout de tissu bien trop cher de la marque Packtowl. Prochaine fois, je pars avec quelque chose de plus grand parce que c’est quand même bien agréable de pouvoir s’y envelopper après un brin de trempette dans un torrent montagnard!

Les fringues

En fait, à part pour le cuissard, je suis parti avec mes vêtements de tous les jours. J’avais donc un short, 2 Tshirts manches courtes, un Tshirt manches longues, 2 cuissards, une chemise en laine à carreau (parce que c’est graveul) et un gilet isolé sans manche.

Même si ce sont mes vêtements du quotidien, je ne vais pas te cacher que je les choisis généralement en fonction de leur technicité. C’est à dire leur résistance, leur respirabilité, leur capacité à évacuer la transpiration, la présence d’éléments réfléchissants, etc… Donc des vêtements faits pour le quotidien d’un cycliste qu’il soit sur un vélo, au bureau ou au resto. 

En plus la laine ça tient chaud même quand c’est humide! Y a de quoi garder le sourire !

Évidemment, ce n’est pas le type de tenue que portent les athlètes mais encore une fois, je suis juste là pour kiffer, pas pour battre le chrono! Donc oui, c’est pas aérodynamique, pas léger, pas aussi rapide à sécher mais je m’y sens bien. Donc pour ta tenue, ne te stresse pas trop. Tu n’as pas besoin d’avoir des vêtements tout moulants comme ceux portés par nos ami(e)s les pro!

A part ça, pour me protéger de la pluie, cette année, j’ai laissé ma grosse GoreTex d’alpinisme au profit d’une veste en GoreTex Shakedry. A ça, j’ai ajouté un short en paclite. Ultracompact, ultrarespirant, ultra coupe-vent, ultra-cher ! En attendant de voir comment ils endurent le temps, je suis plus que satisfait! 

Je mets régulièrement cette veste entre ma première couche et ma couche extérieur en laine mérinos. Ainsi, ça me permet d’éviter que le vent frais ne s’engouffre dans mes vêtements et viennent me transpercer la peau tout en ayant chaud et en évitant le style sac poubelle!

Pour mes mimines, j’avais des gants longs d’été, des gants en polaire Décat et des moufles imperméables non isolé. Je ne m’en suis absolument pas servi.
Dans les cas où je m’en sers, je mets les polaires au-dessus des gants normaux et quand il pleut et/ou fait très froid, j’enfile les moufles. Pour rappel, des moufles tiennent bien plus chauds que les gants car les doigts chauffent tous le même volume.

Électronique

Commençons par l’essentiel, le smartphone. 

Là, il s’agit d’un Iphone XS qui prend des photos correctes, résiste à la pluie et me donne une option supplémentaire pour naviguer

GPS Garmin edge 830

Pour naviguer ma solution principale était un GPS Garmin Edge 830

Une nouveauté pour ce voyage et je dois dire que je suis comblé par cet acquisition! 

L’installation est simple et rapide. Le transfert des traces est plutôt facile. L’utilisation demande un petit temps de compréhension mais s’avère en définitive accessible à tous

Le guidage était constamment actif car je suis quelqu’un de distrait qui s’extasie sur tout ce qui l’entoure donc quand je suis un itinéraire il me faut quelque chose pour me rappeler à l’ordre lorsqu’il faut que je tourne! En plus de ça, il facilite l’entrée ou la sortie des grandes agglomérations.

L’autonomie m’a paru tout à fait correcte. Avec les bons réglages, je pouvais faire 2 jours complets avant de devoir recharger.

Pour recharger, je choisis les batteries externes !

Je n’ai pas de moyeux dynamo et comme je bivouaquais la nuit, je n’avais pas d’autres solutions fiables que d’embarquer avec moi une batterie externe. Plutôt que d’en prendre une seule très grosse qui peut risquer de tomber en panne, je préfère en prendre 2. Comme on dit: « Deux c’est un et un c’est rien ». Ainsi, j’avais une batterie de 10.000mAh et une de 20.000mAh. En ayant une utilisation responsable de l’électronique, sans éclairage à alimenter, j’arrive à tenir plus d’une semaine. Je ne veux pas installer de moyeux dynamo car d’une c’est très cher et de deux, je ne suis toujours pas un coureur! Donc oui je m’arrête régulièrement pour boire un café, manger des pâtisseries ou un bon gros repas et j’en profite donc pour gentiment demander au boss si je peux recharger mes batteries. 

Pour le faire rapidement, j’utilise un module de charge rapide sur lequel je peux brancher les deux batteries en simultané. Ainsi, en une nuit à l’hôtel, je peux repartir avec les deux batteries à 100% le lendemain matin. 

Je commencerais à réfléchir à l’installation d’un moyeux dynamo le jour où j’envisage un périple lointain où je serai coupé de la civilisation pendant plusieurs semaines. Ou alors si je commence à faire plus régulièrement de longs périples incluant plusieurs heures quotidiennes de pédalage dans la pénombre et durant lesquels les temps d’arrêt seraient trop courts pour recharger des batteries externes.

Pour un détail complet de mon équipement, je t’invite à télécharger la liste ci-dessous

Manger et boire à vélo

En Europe, il est relativement aisé de trouver de quoi se ravitailler. Dans la plupart des régions, on trouve des villages tous les 20-30km maximum. En dehors des zones touristiques, une des seules préoccupation sera peut-être d’arriver durant les horaires d’ouverture. Il faut en effet compter sur les fermetures de mi-journée, les congés et les dimanches et/ou lundis chaumés. Mais avec un minimum d’organisation et d’anticipation, on s’y fait très bien.

Nourriture

Inutile de te dire que lorsqu’on pédale 10h par jour, on se dépense…. et pas qu’un peu ! J’ai donc mangé énormément pour combler les quelques 5000 calories que je brûlais par jour en pédalant.

Il est cependant important de ne pas surcharger son estomac durant l’effort, il est donc essentiel de manger très régulièrement. A cela j’entends que durant chaque heure passée sur le vélo, il faudrait que tu consommes 300kcal minimum.

Pour ma part, je me nourrissais de beaucoup de viennoiseries et de fruits frais. J’avais aussi en permanence dans mon top tube bag des noisettes, des dates séchées et du chocolat.

Comme je te l’expliquais un plus tôt, le soir, je réchauffais un plat local acheté en bocal quelques heures avant. J’ajoutais généralement à ça du fromage et du saucisson.

Comme dans ma vie de tous les jours, je m’attache à éviter la mauvaise bouffe, j’évite donc de manger des pizzas, des chips, des sodas ou des aliments frits. D’une part, ils sont difficiles à digérer. D’autres parts ils n’apportent pas autant de nutriments et de vitamines que des aliments de qualité. Ce qui est délétère à ta bonne récupération et ainsi à ton niveau de forme optimal.

Hydratation

Il a fait méga chaud durant toute la semaine de mon périple. La température est montée jusqu’à 38°c certains jours donc autant te dire que le ravitaillement en eau était une de mes priorités.

Il a fait chaud durant toute la semaine où je suis parti.

Comme mentionné précédemment, j’ai toujours avec moi un filtre à eau. Mais en France, nous avons l’immense chance de pouvoir trouver des fontaines à eau dans pratiquement chaque village. La plupart ne sont pas contrôlées donc il est préférable de demander à un habitant si l’eau est bonne à boire.

Si elle ne l’est pas, il y a de bonnes chances pour qu’il te propose de faire le ravitaillement dans sa maison!

GTMC 2018 !

Tu peux aussi compter sur le grand nombre de cimetières où très souvent il y a un point d’eau potable.

Et dans beaucoup de ces villages, tu trouveras un bar, une superette voir un restaurant où tu pourras prendre une boisson bien fraiche! Personnellement, je tourne au Perrier-menthe que je commande tous le temps par deux !

Continue à lire l’article ici:
Album photo du voyage, statistiques et conclusion


Merci de m’avoir lu, j’espère que le contenu t’a plu et t’a aidé. Si tu as des questions, utilise la section commentaire, je serais ravi de pouvoir t’aider.


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