LES 10 ERREURS DU BIKEPACKER

Salut à toi jeune aventurier ! Alors comme ça, tu as décidé de te lancer dans l’aventure du bikepacking ? Explorer le monde à deux roues? Boire un café brûlant devant ta tente en observant un lac brumeux? Manger des plats déshydratés dans une tasse en titane que tu laisses pendre nonchalamment à ta sacoche de selle? Bravo, tu as fait le bon choix ! Mais attention, avant de partir à l’assaut des routes et des chemins, il y a quelques petites choses à savoir… ou plutôt, quelques grosses erreurs à éviter!

Et oui, le bikepacking, ce n’est pas juste enfourcher son vélo et partir à l’aventure comme un cowboy solitaire au visage buriné par le temps dans un western spaghetti. C’est une pratique qui demande un minimum de préparation et d’organisation pour éviter les galères. Car crois-moi, une fois que tu es loin de chez toi, avec ton vélo et ton paquetage, la moindre erreur peut se transformer en véritable galère romaine!

Pour t’éviter des sueurs froides, des larmes et des grosses colères sur le bord du chemin, laisse-moi te présenter les erreurs les plus fréquentes que font les voyageurs à vélo. Prêt pour un tour d’horizon de l’horreur ? Alors, attache ton casque, ajuste tes sacoches et suit le guide !

ERREUR 1 : Partir trop chargé

cyclotouriste lourd bike touring heavy
NON.

Ah, le classico classique de l’erreur! Le débutant qui pense qu’il faut emmener toute sa maison sur son vélo ! Je sais, je sais, tu te dis que tu vas avoir besoin de tout ça, que ça peut toujours servir, que tu ne sais jamais ce qui peut arriver… Mais écoute, jeune padawan, si tu pars avec un chargement digne d’un semi des déménageurs bretons, tu vas vite le regretter !

Car voyager en bikepacking, ce n’est pas comme partir en vacances à l’autre bout du monde avec trois valises et un sac de golf. Non, ici, tu vas devoir faire avancer tout ce petit bardas par la seule force de tes mollets, monter des côtes, descendre des sentiers caillouteux, franchir des rivières, semer des chiens en furie…Et crois-moi, plus tu auras de poids, plus ce sera difficile.

Alors, si tu veux éviter de finir épuisé après la première matinée, fait le tri dans ton matériel. Demande-toi ce dont tu as vraiment besoin, ce qu’il y a d’excessif, ce qui peut être remplacé par autre chose… Et surtout, n’oublie pas que chaque gramme compte! Donc si tu peux te passer de ton mini-croque-monsieur ou de ton oreiller en plumes, fais-le!

Pour t’aider à établir une liste efficace et confortable, tu peux télécharger ma liste personnelle d’équipements ici >> Je m’inscris pour recevoir la liste <<

Comme le dit l’expression, on emporte nos peurs. Donc, en règle générale, si tu hésites à le prendre, si tu te dis « au cas où » ou « on ne sait jamais », laisse-le à la maison !

ERREUR 2 : Ne pas prendre suffisamment de matériel

Ah, les compétiteurs ! Toujours à vouloir aller plus vite, plus loin, plus fort, quitte à sacrifier leur confort et même leur sécurité pour économiser quelques grammes sur leur monture. Je comprends ton raisonnement et ton état d’esprit mais garde un soupçon d’humilité face à la Nature et aux conditions inattendues pouvant être raisonnablement attendues durant ton voyage, et charge-toi en conséquence.

Car voyager en bikepacking, ce n’est pas pas juste une question de performance et de vitesse. C’est aussi une question de confort, de sécurité et de bien-être. Et crois-moi, si tu ne prévois pas assez de matériel, tu risques de passer une nuit blanche sous la pluie, de te retrouver sans nourriture au milieu de nulle part, ou pire encore, de te blesser gravement sans avoir les éléments nécessaires pour te soigner… t’es quand même là pour profiter du moment, pas pour le subir !

Alors, si tu veux éviter de finir dans un état pire qu’un cyclo en descente sans frein, emmène tout ce qui est indispensable pour ta sécurité et, un minimum pour ton confort. Prends un abri pour te protéger des éléments, ta trousse de premiers secours pour soigner des blessures basiques, et surtout, de la nourriture suffisante pour tenir une journée.

ERREUR 3 : Ne pas planifier ses journées en avance

Ah, la préparation… Ce mot peut faire frémir les plus aventuriers d’entre nous. Mais si tu veux éviter de te perdre dans les bois à la tombée de la nuit ou de te retrouver sans bouffe un dimanche après-midi au fin fond d’une vallée pyrénéenne, il est temps de prendre tes responsabilités et de planifier tes journées à l’avance.

>> Exemple de construction d’un itinéraire <<

Avant le départ, regarde les cartes, repère les points d’eau, les épiceries, les hébergements et leurs horaires d’ouverture ou encore les magasins de vélo pour une éventuelle assistance mécanique mais aussi les options d’itinéraires alternatifs.

Ensuite, une fois parti, le soir, au campement, remets ton nez dans les cartes pour étudier l’itinéraire du lendemain, les étapes, les ravito et les prévisions météos! Mais ne te fie pas uniquement aux prévisions, regarde aussi les signes autour de toi: si les vaches et les moutons se mettent à courir dans un sens ou dans l’autre, c’est peut-être le signe d’un orage imminent, d’un dangereux prédateur en approche ou d’une visite de leur maitre…

Enfin, n’hésite pas à adapter ton itinéraire en fonction des circonstances. Si tu te rends compte que la montagne est plus difficile que prévu, ne t’entête pas à vouloir la gravir coûte que coûte. Trouve un plan B, ou un plan C, ou même un plan Z si nécessaire. La flexibilité est la clé du succès.

ERREUR 4 : Ne pas essayer son matériel avant le départ

Ah les joies du manque de préparation ! Rien de tel qu’une bonne surprise pour pimenter ta nuit : une tente mal montée qui fuit, un matelas qui est percé, un sac de couchage qui n’est pas aussi chaud que ce que le vendeur t’avait pourtant juré… la recette parfaite pour passer une nuit blanche et frigorifiée, ou pire, pour rentrer prématurément à la maison avec la queue entre les jambes (si elle n’est pas tombée pendant la nuit). 

Alors fais comme les grands : teste ton matériel. Tu éviteras ainsi les mauvaises surprises, et tu pourras profiter pleinement de ton expérience sans te prendre la tête. Et puis, ça te donnera une bonne excuse pour passer une nuit dans le jardin avec ton sac de couchage, comme quand tu étais petit.

ERREUR 5 : Prévoir un itinéraire inadapté à son vélo

Qu’est ce que je fous là bon sang?

Arpenté un terrain inadapté à ton vélo et à ta condition physique te fera sentir comme un chat dans un bain moussant : perdu, malheureux, sonné.

Une piste trop rocailleuse, un sentier trop étroit, des dénivelés trop importants… et là, c’est le début des galères, des douleurs et des cris de désespoir. Alors, lorsque tu traces un itinéraire, soit attentif et fais-le en fonction de ton vélo, de tes capacités physiques et de tes compétences en pilotage!

À VTT, évite la route car tu auras l’impression de te trainer et privilégie les chemins et les sentiers parfaitement adaptés à ce type de vélo. Et c’est évidemment l’inverse si tu voyages sur un vélo de route. Rien de compliqué à première vue? Mais comme aujourd’hui, la plupart d’entre nous parte avec un gravel, monture polyvalente par excellence, il va falloir aller chercher un peu plus loin que ces enfonçages de porte ouvertes !

Pour éviter ces pièges, il va falloir potasser les cartes, les vues satellites, les courbes de niveau, multiplier les recroisements d’information de différents outils (Komoot, Fatmap, Strava, etc…) et même pourquoi pas, rentrer en contact avec les locaux via des groupes FB, des clubs, des guides ou des bouclards.

ERREUR 6 : Ne pas prendre soin de son vélo: avant et pendant l’aventure

Ton vélo est ton allié, ton compagnon de voyage, ton outil de liberté, l’élément essentiel sans qui ton expérience serait impossible. Considère tout ça comme de l’amour qu’il te donne, donc donne lui en autant en retour! Car tous les deux, vous allez parcourir de nombreux kilomètres dans des conditions pas toujours évidentes.

Avant le départ, fait une maintenance globale et approfondie. Vérifie l’état du cadre et de la fourche, l’usure de la transmission, des freins (plaquettes, câbles, durites), des roulements, des roues, l’état des pneus, etc… ajuste le passage des vitesses et lubrifie la chaine, vérifie le serrage des vis et des rayons, remet du préventif dans tes pneus, etc…

Une branche d’arbre constitue un excellent support pour improviser un pied d’atelier et entretenir/ajuster sa transmission!

Une fois en route, quand tu prends soin de toi, en te restaurant ou te reposant, prends également soin de ton destrier en faisant une inspection rapide et un entretien si nécessaire, avec en particulier, un nettoyage et un graissage de la transmission. Emporte avec toi un bout de chiffon, une brossette et une petite bouteille de lubrifiant et mets-les dans ta sacoche top tube pour l’avoir à portée de main et donc y penser.

ERREUR 7 : Ne pas se préparer soi-même 

Entrainement !

Le bikepacking peut être une activité très exigeante sur le plan physique, surtout si tu prévois de parcourir de longues distances, d’utiliser des sentiers ou de gravir des montagnes. Ne sous-estime pas la quantité d’efforts que tu vas devoir fournir, et entraîne-toi suffisamment avant de partir.

Si tu n’es pas habitué à faire du vélo sur de longues distances ou avec une charge importante, il est important de commencer petit à petit et d’augmenter progressivement la difficulté de tes sorties. Travaille ta maitrise d’un vélo chargé, car elle est différente de celle du vélo classique. Apprends à gérer ta trajectoire avec un chargement volumineux, à prendre des virages serrés sans perdre l’équilibre et à descendre des pentes raides en toute sécurité.

Mon conseil principal est d’effectuer à vélo tous tes petits déplacements du quotidien. Peut-être que cela impliquera l’achat d’un vélo cargo pour transporter épicerie et enfants, tant mieux, tout le monde en bénéficiera !

ERREUR 8 : Considérer le voyage comme une course.

Alors alors dis-moi jeune fougueux, as-tu la fâcheuse tendance à te croire en compétition dès que tu montes sur un vélo? Tu te lèves aux aurores, les jambes fraichement épilées, tu revêtis ton ensemble cuissard jersey Rapha pro race RCC, tu enfiles tes chaussures carbone/dyneema avant d’ ajuster tes lunettes aérodynamiques dorées. Ayez, tu es prêt à en découdre avec les kilomètres, les cols, les vents contraires et les autres cyclistes croisés sur le chemin…

Mais attends un peu, jeune impétueux, tu ne participes pas au Tour de France là! Tu fais du bikepacking! Une activité qui se pratique pour le plaisir de découvrir de nouveaux horizons sans pression, posey. Alors détends-toi et arrête d’être obsédé par la performance. Une aventure bikepacking devrait être un moment fun durant lequel tu prends le temps de t’arrêter, de profiter du paysage, de prendre des photos et de discuter avec les locaux. Sinon, tu risques de passer à côté de l’essentiel et de ne garder en mémoire que tes souffrances et ta performance chronométrée sur Strava.

ERREUR 9 : Mal répartir son chargement

La répartition du poids est un art subtil que peu de gens maîtrisent! Tu as peut-être l’impression que mettre tout ton matériel dans les sacoches arrières te permettra de faire des cabrioles en sautant de rocher en rocher comme Kilian Jornet… Euh NON. En réalité, tu vas juste te retrouver avec un vélo totalement déséquilibré, difficile à manœuvrer et donc potentiellement dangereux.

Vois ça comme un jeu de tétris grandeur nature. Il y a une belle dose de reflexion derrière un chargement afin de conserver un comportement sain tout en organisant chaque élément en fonction de leur fréquence d’utilisation.

Concrètement, les objets lourds doivent être placés en bas et centrés entre les roues, tandis que les objets légers peuvent être placés en hauteur vers les extrémités du vélo (selle et guidon)

Alors ne sois pas comme ces débutants qui chargent leur vélo de manière aléatoire et se retrouvent avec une monture instable et imprévisible. Attache du temps à l’organisation de tes sacoches. Les essais-erreurs-ajustements te mèneront vers le chargement optimal !

ERREUR 10 : Ne pas avoir de plan de secours : 

Comme dans toute aventure, il est important d’être préparé pour faire face aux imprévus. Et c’est là que le plan de secours entre en jeu.

A la base, ce plan de secours se compose des pièces de rechange pour ton vélo. Puis, il y a la trousse de secours et le kit de survie (scotch, cordelette, couteau, etc…). Et à cela s’ajoute un repérage des endroits où tu peux trouver de l’assistance, qu’elle soit pour un hébergement, de la nourriture, un ennui mécanique ou plus grave encore, pour une blessure. Indique-les sur ta trace à l’aide des points d’intérêt.

Garde sur toi une liste des numéros d’urgence à appeler en cas de besoin. Et si tu pars vraiment loin de la civilisation, emporte avec toi un dispositif de contact par GPS, tel que le Garmin in-reach.

Le bikepacking est une activité passionnante, mais elle peut parfois réserver de mauvaises surprises. Alors, sois prévoyant et malin si tu ne t’appelles pas Mac Gyver ou Bear Grylls !

Bear Grylls Survie bikepacking
Bear Grylls Survie bikepacking

Et toi, quelles sont les erreurs de cette liste que tu as déjà commis ou que tu fais encore? Quelles sont celles que tu ajouterais?

2 réflexions au sujet de “LES 10 ERREURS DU BIKEPACKER”

  1. Merci pour cet article, ayant déjà fait quelques voyages en bikepacking, je me retrouve totalement dans certaines erreurs. J’essaie de faire évoluer ma pratique petit à petit. Un point que j’essaie d’améliorer est de ne pas tout prendre pour une compétition. C’est vrai que les applications comme Strava n’aide pas trop… Quand je roule, le regarde encore trop souvent ma montre Garmin pour connaître ma vitesse, la distance parcourue, la vitesse moyenne… Une solution que j’essaie d’appliquer est de supprimer tous les widgets et de ne garder que l’heure ahah !

    Répondre
    • Merci Dorian pour ton retour !
      Peut-être que comprendre les raisons pour lesquelles on a ces habitudes que l’on veut changer est une solution pour les minimiser et se recentrer sur ce qui compte vraiment pour nous?

      Répondre

Laisser un commentaire