#3. BikepackingWorld

Je souhaite au travers du billet “Bikepacking World” faire un tour d’horizon de ce qui a retenu mon attention durant la semaine.

L’actualité sur Francebikepacking.com

Ces derniers jours, une nouvelle page a été mise en ligne pour présenter le projet autour de francebikepacking.com, vous pouvez la consulter ici.
J’ai bossé également sur l’accélération du site en faisant différentes optimisations. Dites-moi si vous avez remarqué une amélioration.

L’article de la semaine : L’article du jour porte sur la rigidité des cadres de vélo. Quelle rigidité pour quelle pratique et quel pratiquant?
La vidéo de la semaine: Qu’est ce que le bikepacking? Dans cette vidéo, vous découvrirez la vision de plusieurs cyclistes aventuriers reconnus dans le monde du bikepacking et de la course longue distance.
L’inspiration de la semaine: L’inspiration nous est amenée cette semaine par la confrérie des trucs difficiles qui mettent en vente le 2e volume de leur livre de photos d’archive.
Le courrier des lecteurs: Pour cette 3 édition, je réponds à la question de l’un d’entre vous. Aujourd’hui, est-il possible de faire du bikepacking avec un vélo électrique?

L’article de la semaine

https://www.cyclingabout.com/why-frame-stiffness-is-critical-in-understanding-ride-feel/

A nouveau, un article de cyclingabout.com! J’aime les articles d’Alee qui déconstruisent de manière claire et succinctes des aspects techniques qui peuvent dérouter les moins expérimentés.
Aujourd’hui, il nous explique pourquoi la rigidité du cadre est essentielle pour appréhender le comportement d’un vélo. Cet article peut sembler évident pour certains mais la dernière partie offre une excellente mise en perspective.Voici donc une courte synthèse de ses propos:

Qu’est ce que la rigidité d’un cadre?

On peut estimer la rigidité d’un cadre sur 3 différents parties du vélo:

  • rigidité de la direction: au niveau du tube de direction
  • rigidité du pédalage: autour du boitier de pédalier
  • rigidité verticale: flexion du cadre sous votre poids en réponse aux irrégularités du terrain.

Un cadre très rigide sera vif et direct, il nous fera ressentir toutes les imperfections du sol.
Un cadre plus souple retranscrira moins les aspérités du terrain et sera donc plus confortable. Il sera plus lent dans les relances et il bougera davantage sous nos mouvements ce qui peut, jusqu’à un certain point, être très agréable.

La rigidité d’un cadre est influencée par de nombreux facteurs:

  • Le cycliste: son poids, sa taille, sa puissance et son style : En gros, plus vous êtes lourd, puissant et/ou agressif sur votre vélo, plus il vous faudra un cadre rigide.
  • Le vélo: l’utilisation prévue: aéro, randonneuse, XC compétition, etc… : allez vous devoir filtrer les aspérités du terrain?

Concernant le bikepacking:
un vélo conçu pour transporter de l’équipement sera construit super rigide afin que le ressenti soit confortable une fois chargé.

Est-ce qu’un vélo rigide est plus rapide?

Il est généralement reconnu qu’un cadre rigide est plus rapide car l’énergie transmise ne se perd pas dans les mouvements du cadre.
Mais apparemment selon Alee, si vous n’êtes pas un sprinter, la rigidité du pédalage fera peu de différence sur votre vitesse car les mouvements induits sont extrêmement limités. L’aérodynamique et la résistance au roulement des pneus prennent ici une part bien plus importante. La déformation du cadre n’est qu’une des façons dont l’énergie se dissipe, il y a aussi les roues, les pneus, la transmission, les pédales, les chaussures, notre corps, etc…

Quel matériau est le plus rigide?

Le magasine allemand Tour Magazin effectue de nombreux tests qui ont permis à Alee de comparer de nombreux vélos.
Il apparait ici que les vélos en acier ou titane sont en moyenne plus souples que ceux en carbone ou aluminium. Les cadres aluminium sont généralement les plus rigides! Ici c’est bien la conception même des cadres qui fait une différence.
De même, sur les vélos de petites tailles, les ingénieurs s’arrangent pour que les cadres soient plus souples afin qu’ils s’accommodent à ces cyclistes généralement moins lourds et moins puissants.

Cadre sur-mesure:

Un des principaux intérêts de se tourner vers le sur-mesure est la parfaite adaptation du vélo à notre morphologie.
Mais un autre point tout aussi important est le ressenti désiré sur le vélo. On peut ajuster le comportement du vélo à nos attentes.
Si vous êtes assez léger ou voulez un vélo confortable et que vous recherchez un vélo alu ou carbone avec une rigidité similaire au cadre acier ou titane, vous pouvez vous tourner vers les modèles de Trek et Look. Les modèles de chez Cannondale, Felt, Merida et Cube sont réputés pour être très rigides.
Les modèles aero et les cadres alu entrée de gamme sont aussi généralement très rigides.
Pour le bikepacking, le Specialized Sequoia, Merida Silex et Felt Broam auront un meilleur comportement une fois chargé.

Tester la rigidité d’un cadre à la maison:

Alee présente ici 2 tests simples en statique à réaliser facilement pour avoir une idée rapide de la rigidité d’un cadre.

  1. Remuer l’avant du vélo: on sert fermement la selle entre nos jambes et on appuie/relâche le cintre pour sentir la flexion du cadre.
  2. Bloquer les 2 freins et appuyer sur la pédale la plus en avant. On peut ainsi observer les mouvements latéraux du cadre.

Pour bien cerner le comportement d’un cadre, il est essentiel de le tester également en dynamique.
Si vous ne pouvez pas avoir le vélo/cadre entre les jambes, il sera évidemment plus difficile d’avoir une idée de sa rigidité. Néanmoins, on peut se faire une idée en fonction de l’usage prévu. Un vélo route sera plus rigide qu’un vélo d’endurance. Un vélo de cyclotourisme sera plus rigide qu’un vélo de bikepacking. Un VTT semi-rigide de CrossCountry sera plus rigide qu’un VTT semi-rigide de trails.

Et pour les vélos qui appartiennent au même segment?
Pour les cadres en acier et en titane, plus le diamètre des tubes sera grand, plus le cadre sera rigide.
Pour les cadres carbone et alu, il est plus difficile d’anticiper cette rigidité car de nombreux autres facteurs interviennent. Il est donc utile de lire des tests effectués par des journalistes impartiaux et qui ont une morphologie similaire à la nôtre.

Conclusion

Pour le choix du cadre parfait, il vous faudra donc prendre en considération votre morphologie, votre façon de faire du vélo, les composants installés et l’utilisation prévue.
Les différentes données montrent que la rigidité d’un cadre ne dépend pas du matériau utilisé mais de sa conception. Ainsi, même si les cadres en acier ou titane sont en moyenne plus souples que les cadres en aluminium ou en carbone, les vélos les plus rigides en acier ou titane sont bien plus rigides que la moyenne des vélos en aluminium ou carbone.
En fin de compte, seul compte les essais de nombreux vélos différents pour vraiment avoir une idée de la rigidité qui correspond à notre style.

La vidéo de la semaine:

https://bikepacking.com/plog/what-is-bikepacking/

So what’s bikepacking?
Voici une vidéo publié par le célébrissime bikepacking.com. Ils ont ici interviewé des cyclistes de différents horizons pour qu’ils nous donnent leur propre définition du bikepacking car tout le monde en a une interprétation différente.

Joe Cruz: « C’est une opportunité pour dépasser la simple sortie à la journée, pour aller plus loin que notre imagination. Le bikepacking c’est le cyclisme tel qu’il été originellement pensé: des sacs souples au milieu du cadre, une sacoche sous la selle, un sac enroulé sous le guidon, il n’y avait pas de voiture et il n’y avait pas d’asphalte. »

Adam Pawlikiewicz: « C’est ma façon de voir le monde. La meilleure façon de traverser les espaces, de mieux comprendre la culture des communautés rencontrées. »

Lael Wilcox: « C’est avoir assez de chose sur son vélo pour dormir une nuit dehors, c’est aussi simple que ça! »

Ian Strakal: « C’est être agile et autonome, sur tous types de terrains. C’est la découverte. C’est le point de rencontre entre le minimalisme et le cyclotourisme traditionnel. »

Pepper Cook: « C’est une façon de découvrir le monde avec moins de voitures et de trafic mais plus de terre, de poussière, d’aventures et de bivouacs dans des endroits isolés. »

Ryan Van Duzer: « C’est une connexion à la nature, aux gens et à nous-même. Et c’est juste tellement cool! »

Sofiane Sehili: « Le bikepacking, c’est voyager léger. Avec 2 objectifs: Garder le ressenti originel du vélo malgré son chargement Et aller plus loin, ce qui est pour moi est le plus important. »

Ronnie Romance: »Pour moi, le bikepacking c’est faire du cyclotourisme mais avec des sacs plus petits et plus laids. OK, je rigole. Ça veut dire sortir, être loin du trafic, sur des pistes, des sentiers, se perdre, pousser le vélo, secouer sa tasse en titane, ça veut dire dynemma, doudoune et pantalon en duvet, grosses sacoches, petites pochettes, café instantané, rechercher de l’eau, j’ai soif, on va là? C’est une mauvaise idée, je veux rentrer à la maison… waouh, c’est la chose la plus incroyable que j’ai fait de ma vie ! C’est trop nul… »

Jess Daddio: « C’est voyager à vélo. Mais il n’y a pas de définition universelle. Il n’y a pas de mauvaise ou bonne façon de faire du bikepacking. Tu prends le vélo que tu veux, le charge avec autant d’équipement et de nourriture que tu le souhaites et tu vas là où tu veux ! »

Evan Green: « C’est l’intersection entre le cyclisme et la randonnée. C’est emporter tout l’équipement dont on a besoin pour passer une nuit dans la nature pour aller plus loin et découvrir davantage. »

Sur le site bikepacking.com, la définition officielle est la suivante:
« En résumé, le bikepacking est la synthèse entre le cyclisme tout-terrain et la randonnée pédestre autonome. Cela rappelle la liberté d’une marche de plusieurs jours dans des régions reculées en parcourant des sentiers isolés mais avec la portée, le plaisir et l’agilité permis par le vélo. C’est s’aventurer plus loin dans des zones moins visitées, pouvant être proches ou éloignées, via des sentiers, des pistes ou des chemins oubliés en transportant juste l’essentiel et pas beaucoup plus. »

Pour moi, le bikepacking, c’est la liberté à vélo. On va là où on a envie d’aller sans être limité par son matériel ou par les terrains rencontrés. Ce qui veut dire voyager léger, plus ou moins rapidement, avec plus ou moins d’équipement mais en ayant l’intention de profiter de chaque instant passé sur la selle. Pour moi, c’est aussi une façon d’exprimer son amour pour le vélo. Lorsqu’on ressent cette énergie qui nous pousse à toujours pédaler davantage. Et quand on parle d’amour, c’est être prêt à surmonter toutes les épreuves et à endurer toutes les souffrances et ainsi savourer les plus belles expériences, les moments les plus intenses, les émotions les plus fortes et les joies les plus vives. Le bikepacking est en quelque sorte un condensé de la Vie.

L’inspiration de la semaine

Cette semaine j’ai décidé de mettre en avant la mise en vente de la 2e édition des photos d’archive de la Rough Stuff Fellowship (la confrérie des trucs difficiles, RSF). C’est le plus ancien des clubs de vélo tout-terrain au monde!
Ces joyeux lurons avaient pour habitude dès les années 20 de mettre à l’épreuve de simples randonneuses dans des terrains totalement inadaptés à la pratique du vélo! Ils repoussaient les limites de leur machine et ainsi faisaient tomber les frontières assumées du terrain de jeu à vélo.

Depuis 2019, année de parution du volume 1, ils ont pu rassembler encore plusieurs milliers de clichés supplémentaires qu’ils souhaitent donc rassembler dans un nouvel ouvrage.
Une courte présentation vidéo montre quelques unes de leurs réalisation.

Courrier des lecteurs:

 » Bonjour Nicolas,

Ma femme et moi on a tous les deux 62 ans et cette année on est en retraite. Alors on a décidé de partir à vélo pour explorer la France parce qu’on a tout notre temps maintenant. On aimerait dans un premier temps découvrir les Landes et la côte Atlantique car il y a peu de reliefs et on a des amis qui vivent à la Roche-Sur-Yon.
On n’est pas des grands cyclistes. On a que les sorties dominicales comme entrainement. On envisage donc l’achat de vélo électrique pour cette aventure.
Qu’en pensez-vous? Est-il possible de faire du bikepacking avec des vélos électriques ? L’autonomie sera-t-elle suffisante? Comment recharger nos batteries?

André et Micheline. »

Bonjour les amoureux !

Merci pour votre intérêt et félicitations pour votre retraite !

Ma réponse va être simple et claire: un grand OUI !

Bien sûr qu’il est possible de faire du bikepacking en vélo électrique! Ça demande juste un peu plus d’organisation. Pour recharger vos batteries, vous ne pourrez bien entendu pas rester trop à l’écart de la civilisation mais l’expérience vécue restera tout à fait authentique et unique.

Vous ne mentionnez pas le type d’hébergement envisagé mais que ce soit en tente ou en gîtes, vous aurez certainement accès à une prise électrique.

Pour un voyage fluide et réussi, il vous faudra un peu de planification en amont.

Établissez en avance votre itinéraire, prévoyez les différentes étapes et repérez différentes solutions d’hébergement. Même si cela offre moins de flexibilité, durant la saison haute, réservez à l’avance pour être sûr d’avoir un endroit où recharger vos batteries et celles de vos vélos.
Aussi, si vous vous arrêtez en camping, assurez-vous de pouvoir accéder à une prise électrique. C’est en général tout le temps le cas, mais dans certains campings perdus dans la Nature, ce n’est parfois pas possible.

Pour vous assurer une portée suffisante, voyagez en mode éco et emportez éventuellement avec vous dans vos bagages, une batterie supplémentaire de secours.
Faites des tests dès que les beaux jours reviennent pour vous assurer de la distance qu’il vous est possible de parcourir avec une seule charge. Prenez en compte le dénivelé et le terrain mais aussi la météo (température et vent) qui peut influer sur l’autonomie de votre batterie et aussi sur votre niveau d’énergie.

Pour un rythme vacancier, je dirais que pour 3 jours de vélo, prévoyez une journée de repos.

Je publie d’ici quelques jours un article donnant une multitude de conseils pour organiser son voyage à vélo idéal. Si ce n’est pas déjà fait, inscrivez-vous à la newsletter pour recevoir l’actualité des publications!

Envoyez-nous des photos de votre excursion ! A bientôt

Nicolas

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