Organiser son voyage bikepacking

Il y a autant de façon de voyager à vélo qu’il y a de voyageurs à vélo. Chacun crée la recette qui lui est propre : certains voudront prévoir à l’avance leur itinéraire, leurs étapes, les visites et les hébergements; d’autres partiront seulement avec une vague idée de la direction vers laquelle ils souhaitent se tourner! Certains entasseront toute leur garde-robe dans de lourdes sacoches, tandis que d’autres, compareront et sélectionneront avec une extrême attention ce qui leurs semble idéal et minimal comme matériel ultra-léger.
Ici, je souhaite t’apporter un support de réflexion concernant les différents aspects à anticiper pour planifier et façonner, telle que tu la rêves, ta prochaine aventure bikepacking!
Le premier aspect sera sur l’intention du voyage puis en viendront des plus concrets tels que le lieu, la durée, le budget, le matériel, etc…
Dans la dernière partie, je te proposerai deux outils combinés en une méthode simple et visuelle utilisée dans la création de projet. Grace à celle-ci tu pourras laisser libre court à tes idées, à tes réflexions et à tes envies pour l’ensemble des points à considérer dans l’organisation de ton voyage bikepacking.


Le voyage à vélo est une des façons les plus simples et plaisantes de voyager.

Partir à vélo c’est découvrir le monde ni trop vite ni trop lentement de façon à le savourer avec tous nos sens:

  • la vision: découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux pays, savourer les merveilles de la nature, les plantes, les animaux, les femmes et les Porsche;
  • l’odorat: apprécier l’odeur de la forêt après la pluie, la senteur des fleurs des alpages, les effluves de la boulangerie du coin de la rue ou le délicat fumet de nos chaussures moites après une journée chaude et humide;
  • le goût:  les marchés, le fromage, le vin et autres spécialités régionales, ou encore la poussière, la boue et les mauvais repas déshydratés;
  • l’ouïe: le bruit de la pluie sur la toile de tente, le roulement de nos pneus sur le sol, le son des cloches sur les versants des montagnes, se faire réveiller le matin par les oiseaux ou par le système digestif de son voisin de tente;
  • le toucher: le bois, l’écorce, la roche, la mousse, l’herbe humide au matin, l’eau fraiche d’un ruisseau montagnard et la tasse chaude qu’on tient dans ses mains au réveil devant la tente…

Et à cela s’ajoute toute une palette d’émotions qui complètent l’expérience et ne manqueront pas d’attiser ton envie d’aventure à vélo!

Les différents aspects d’un voyage bikepacking

J’ai listé ci-dessous ce que sont pour moi les points essentiels à aborder pour préparer son aventure à vélo. Ils sont tous plus ou moins interdépendants, c’est à dire que les décisions concernant un aspect peuvent avoir un impact sur un ou plusieurs autres.

Quelle est ton intention pour ce voyage?

Tu as très certainement une intention derrière ton envie de partir voyager. L’intention c’est la réponse à la question: Pourquoi je pars? A cette réponse, tu peux même t’amuser à te demander une nouvelle fois « pourquoi ». Plus tu te répèteras ce processus, plus tu iras profond dans la source de ton intention!
Selon moi, il est important de clarifier son intention et de donner une raison à son voyage.
Pourquoi ai-je décidé de partir? Qu’est ce que j’attends de cette aventure?
Un dépassement? Une découverte de moi-même? Une performance sportive? Ou une aventure et de l’improvisation?
Des vacances relaxantes en voyageant et en visitant? Une escapade calme loin de l’agitation du quotidien?
Passer du temps avec cette personne, cet/cette ami/e ou ce/cette conjoint/e et créer de nouveaux souvenirs communs ou renouer des liens.
Ou juste passer du temps avec soi-même pour se retrouver et se recentrer sur ce qui nous est cher.

Le voyage est pour moi comme un accélérateur de vie qui saura, de manière inconsciente ou consciente, t’apporter ce que tu es venus y chercher. Quelque soit ta raison, prendre la route en ayant une intention va sublimer ton expérience

Inutile de trop se creuser les méninges, ça peut très bien être pour aller voir la mer, découvrir un coin méconnu ou simplement se dégourdir les jambes, faire le vide… 


Passée cette dimension quelque peu philosophique, il te faudra alors décider de points plus concrets en répondant à la question: COMMENT?

Comment je pars ?

Ben, à vélo pardi !

Alors oui, mais non ! Comme tu l’as peut-être vu dans cet article sur le vélo idéal pour le bikepacking, tu peux bien sûr faire du bikepacking avec la monture que tu possèdes déjà mais chaque vélo a ses propres limites qui te cantonneront à une certaine forme de voyage. Si c’est en adéquation avec ton prochaine voyage, parfait. Si non, il va falloir prendre en compte quelques critères avant de faire des modifications sur ce vélo ou envisager l’acquisition d’un autre modèle plus adapté à tes projets:
– le terrain sur lequel tu vas évoluer: suspensions, pneus, roues, nombres de vitesse et développement;
– la durée de ton voyage : plus le voyage est long, plus tu pourrais nécessiter d’éléments de confort additionnels;
– la quantité d’équipement emporté : quelles conditions prévois-tu? Quelles sont tes capacités physiques?
– l’intention: on peut voyager sur la route en mode cyclotouriste ou en mode ultra-endurance, l’intention est différente bien que le terrain soit similaire!

Comment souhaites-tu vivre cette expérience?

  • Ultra-légère, tout en confort avec une carte bleue: en mangeant au restaurant et en couchant à l’hôtel.
  • Improvisée, en autonomie et avec un petit budget: en faisant du camping sauvage et la cuisine au réchaud.
  • Super légère et super rapide: couvrir un maximum de bornes en un minimum de temps et repousser tes limites.
  • Ou encore à vélo électrique (comme André et Micheline)! Oui ça peut être frustrant pour son égo de cycliste entrainé de se faire dépasser par un vélo électrique mais réjouis-toi plutôt pour ces gens qui n’ont pas forcément l’entrainement ou le niveau de forme . Car malgré tout, cela leurs donne la chance de profiter également des joies et bienfaits d’une belle aventure à vélo tout en se joignant à notre communauté de joyeux cyclistes.

OÙ et QUAND ?

Quelle(s) région(s) ou quel(s) pays?

Peut-être as-tu déjà en tête une destination vers laquelle te diriger? Ou une région que tu aimerais (re)découvrir à la douce allure du vélo ?
Mais si tu n’as aucune idée de là où tu souhaites partir, il va falloir trouver de l’inspiration! Discute donc avec tes amis au sujet de leurs voyages passés et futurs, lis des livres, regarde des reportages. Tu vas très facilement trouver plusieurs destinations intéressantes et attrayantes.
Garde quand même un œil sur la géographie de la région visée. Le terrain est-il plat? Montagneux? Quelle est l’altitude moyenne à laquelle tu serais? Quelles seront les revêtements prédominants dans cette région? Est-ce que tu te sens capable d’affronter ce terrain?

Une fois décidé sur l’endroit où tu vas partir pédaler, note les intérêts touristiques qui t’intéressent, les lieux ou les évènements à ne pas manquer et ce, même si tu pars sans réellement avoir de plan ou d’itinéraires car ils vont te servir de points de passage dans la construction de ton itinéraire. Bien sûr, il y a des sites touristiques qui ne sont que des attractions et ne valent pas le détour, mais d’autres sont des immanquables à côté desquels il serait dommage de passer.

A quelle saison veux-tu partir? Quelle météo espérer?

Il va falloir maintenant te décider du moment où partir. Bien souvent lorsqu’on débute, il est plus facile de s’élancer sur les chemins lorsque la météo est clémente. L’idée est de diminuer le risque de conditions sévères pour pouvoir tranquillement se faire à ce nouveau mode de voyage; même si un orage par ci par là pourra être le bienvenu pour t’apprendre les bons réflexes à adopter quand Dame Nature s’exprime.
Au fur et à mesure que tu gagneras en expérience, tu pourras t’aventurer dans des terrains aux conditions plus difficiles comme partir en plein hiver, en haute altitude, dans des zones désertiques, etc…

Bikepacking sous la neige

En plus de la météo, certaines zones peuvent ponctuellement voir leur accès être limité en raison de la faune sauvage. Des territoires peuvent se retrouver inaccessibles pour créer une zone de liberté durant les migrations ou les périodes de reproduction par exemple. La présence d’animaux peut d’ailleurs être un facteur déterminant lors du choix de ta destination. Je pense notamment aux midges (moucherons) en Écosse ou aux ours au Canada. Renseigne-toi !
Je me souviens lorsque j’ai parcouru l’Écosse à vélo en 2014, je m’étais retrouvé coincé, dans ma tente, plusieurs soirs d’affilé pour ne pas me faire dévorer par les midges. Je devais faire la popote en passant uniquement ma main (gantée!) à travers la moustiquaire de la tente. Du coup, si j’avais su (j’aurais pas venu) et je serais parti un peu plus tôt dans la saison pour les éviter.

Quand partir ?

Fixe une date et tu t’y tiens!
Sauf si conditions extrêmes, ne repousse pas en te disant que ce sera mieux plus tard. On est nombreux à trouver tout un tas de bonnes raisons pour repousser constamment le départ: il y a toujours une part d’inquiétude, un sentiment de peur avant de se lancer dans l’inconnu.
Rassure-toi, tout ira bien!
Et si tu sens le besoin de te rassurer concernant tes craintes, liste chacune d’entre elles et réponds-y avec des solutions rationnelles: qu’est ce que je pourrais faire quand telle chose se passe? C’est un excellent moyen de se préparer mentalement.

Enfin, retiens bien que tu ne peux pas répondre à toutes les questions avant de partir. Comme l’indique l’aventurier Mike Horn:

Quand tu pars pour une aventure, tu n’as répondu qu’à 5% de tes questions. Les 95% que tu ne connais pas, tu les trouveras en chemin. Si tu cherches la réponse à 100% de tes questions, tu ne partiras jamais.

Mike Horn

Qui participe?

Est-ce une aventure en solo ou en groupe?
Est-ce des cyclistes expérimentés ? Des débutants? Le voyage est-il guidé? Ou libre et autonome?

Un voyage en solo sera totalement différent qu’un voyage en groupe. De même, un voyage autonome sera une expérience complètement différente par rapport à un voyage planifié et guidé. Chacun apportant son lot d’avantages et d’inconvénients. Ce sera à toi de choisir!

En solo

Quand on part seul, on fait bien ce qu’on veut, on s’arrête quand on veut, on roule autant qu’on veut et on dort autant qu’on veut!
Dans tous les voyages que j’ai effectué en solo, je me suis aussi rendu compte que le contact était beaucoup plus facile avec les gens. Un groupe crée autour de lui comme une barrière qu’il n’est pas forcément aisé de percer par une personne extérieure. Pour un voyageur solitaire, tel un électron libre, cette barrière n’existe pas et on peut facilement saisir son attention pour échanger avec lui.
Mais soit prévenu, partir seul c’est aussi se confronter à la frustration de ne pas pouvoir partager ses émotions, de ne pas bénéficier d’encouragements bienveillants et de supports dans les moments plus difficiles.

En groupe

Et oui, partir en groupe, c’est partager une expérience, partager des moments de vie, des émotions et du bonheur. C’est aussi diviser les préparations, le matériel et se répartir les tâches selon les compétences/préférences de chacun.
C’est durant ces expériences de vie accélérée que l’on fonde les liens les plus forts avec ceux qui nous accompagnent. Mais cela peut représenter un vrai challenge. Et pour partir à plusieurs, il est indispensable de suivre quelques règles pour réussir son aventure.
Première règle: Le groupe doit avoir une volonté commune avec laquelle chacun doit être en accord. Même si individuellement on peut avoir une intention qui nous est propre, la volonté commune maintiendra la cohésion du groupe. Ainsi au sein d’un même groupe, un peut rechercher le dépassement personnel, un autre à passer des vacances entre potes mais la volonté générale du groupe que chacun respectera pourra encore être différente.
Il n’est pas nécessaire que tous les membres se connaissent même si cela peut rendre le quotidien plus simple de connaitre les personnalités de chacun. Ce qui nous amène à la deuxième règle:
Deuxième règle: Avoir une communication ouverte et bienveillante. Ainsi, chacun devra pouvoir exprimer librement ses ressentis et ses émotions qui seront reçues, entendues et prises en compte par les autres membres du groupe sans aucun jugement. L’idée est de ne pas accumuler en soi frustration et mécontentement qui nuiront à la bonne synergie du groupe.
Alors oui, c’est plus facile à dire qu’à faire car c’est une compétence que l’on n’apprend pas à l’école et qu’on n’applique que trop peu dans nos vies. Et nombreuses sont les personnes qui comprennent et acceptent la communication bienveillante sans réussir à l’appliquer. Il y aura toujours des personnes qui auront peur du jugement de l’autre et qui n’oseront rien dire et prendront sur elles.
Mais ici, il faut rappeler qu’on ne juge pas les émotions ou les ressentis de l’autre. Chacun vit une expérience qui lui est unique, influencée par sa propre histoire, ce qui rend tout simplement vain le jugement, c’est juste impossible. Donc il faut être présent pour l’autre en écoutant et en s’efforçant de le comprendre et l’inclure dans la direction commune. En dernier ressort, c’est là où la troisième règle survient:
Troisième règle: Chaque membre du groupe à un rôle déterminé avant le départ. Personne au sein du groupe ne doit se sentir comme laissé de côté et sans importance. Au moins 2 personnes seront là pour guider le groupe, d’autres pourront s’occuper de la préparation des repas, d’autres encore pourront servir de coordinateurs et médiateurs. Le rôle de chacun pourra être basé en fonction de leurs expériences ou de la nature de leur personnalité.
Quatrième règle: Ne dépassez pas 6 voir 8 personnes lorsque les membres sont expérimentés. Vous garderez ainsi facilement une bonne cohésion au sein du groupe. Aussi, quand on est plusieurs, on multiplie d’autant plus les risques de problèmes mécaniques, ce qui peut fortement ralentir la progression.

En couple

Pour les couples, l’idée est la même, avoir une intention commune, une communication ouverte et honnête et des rôles spécifiques à chacun. Il peut être utile aussi d’avoir une liste d’accords à respecter pour aider et conserver une bonne entente. Cela est d’autant plus vrai que la durée du voyage est longue!


Une fois que tu auras défini ces premiers détails, il faudra prendre en compte des critères plus ou moins flexibles et tout aussi importants.

Quelle durée?

Pendant combien de temps voux-tu partir ?
Tu es salarié, tu as une famille, des impératifs, des obligations à remplir, la question serait donc plutôt, combien de temps PEUX-tu partir?
Certains ont cette liberté de partir pour une durée indéterminée. L’aventure s’ouvre alors à eux.
48h? 1 semaine ? 3 mois? Aussi longtemps que nécessaire pour accomplir ton intention?

Dans cette durée, tiens compte du temps de trajet pour te rendre au départ et éventuellement, de l’organisation qui entoure ton aventure. Je pense notamment à l’achat de nourriture et de carburant pour le réchaud, à l’obtention de visa/permis, etc… Tout ce qui ne t’a pas été possible de transporter ou de faire depuis la maison.

Quel budget?

Comment estimer son budget?

Le budget va dépendre de chacun des critères proposés ici et chacun de ces critères va en partie dépendre de ton budget.
Déjà, il faut savoir qu’il est extrêmement difficile de respecter un budget prévisionnel. Cela ne veut pas dire qu’il est inutile d’en déterminer un, il faut juste en avoir conscience et ajouter 15-20% de plus sur le total estimé.

Qu’est ce qui va influer sur ton budget?

  • Ton intention
  • L’acquisition du matériel
  • La durée du voyage
  • Les types d’hébergement retenus
  • Le transport vers et depuis la destination
  • Les pays / zones géographiques traversées
  • L’alimentation
  • Le tourisme / excursions / visites
  • La réparation matériel / Renouvellement / Entretien

En fonction de ton budget, tu peux avoir à jongler habilement entre ces différents points pour combler ton intention initiale, d’autant plus si ni ton budget ni la date de ton voyage ne sont flexibles.
Si par chance, tu as plus de flexibilité dans tes dates et qu’il te manque du budget, peut-être serait-il plus judicieux de repousser le départ. Mais ne le repousse jamais plus de 2 fois pour une question de budget car cela pourrait simplement traduire une autre raison évoquée un peu avant, la peur de partir.

« Le temps, c’est de l’argent »

En général, plus on a de temps moins on a besoin de dépenser car on n’est pas dans l’urgence. On peut se permettre de dépenser davantage de temps pour dépenser moins d’argent. Alors que partir sur une courte période avec des objectifs ou des étapes bien précises t’amènera très certainement à dépenser davantage.

Quel (type d’) itinéraire

Est-ce un itinéraire existant ou bien ta propre trace?
Une boucle? ou alors un parcours reliant un point A à un point B?
Veux-tu relier plusieurs points d’intérêts, les domiciles d’amis ou de famille?
Peut-être que pour toi l’itinéraire idéal n’est autre qu’une page blanche te permettant d’improviser au jour le jour en fonction de tes envies, des rencontres, des opportunités, des évènements… et rendre ainsi le voyage unique et profondément personnel et mémorable.

Tu peux aussi trouver un juste milieu: avoir des traces que tu veux parcourir à vélo et ne pas avoir de plans précis pour les relier entre elles. On peut bien sûr définir des étapes précises mais il faut savoir rester flexible et libre quant aux aléas du voyage.

Construire son itinéraire

Il n’a jamais été aussi facile de trouver des tracés déjà éprouvés ou de l’information précise pour créer ses propres parcours que ce soit près de chez toi ou à l’autre bout de la planète !

Tu peux t’aider de différents outils tels que:

Des outils comme Komoot ou OpenRunner te permettront d’assembler des traces, relier des points relevés au gré de tes recherches. Pour davantage de détails concernant la façon de combiner ces différents outils, je te recommande l’article complet de Thierry Crouzet sur comment créer une trace GPS.

Quelle distance?

Anticiper le kilométrage quotidien

Lorsqu’on part avec un itinéraire défini, il est important de connaitre la distance que l’on peut effectuer chaque jour afin d’avoir une estimation de la durée totale du voyage. Et ainsi savoir si elle est en concordance avec le temps dont tu disposes.
Cette distance quotidienne va dépendre de plusieurs critères: le revêtement, le dénivelé, le vélo utilisé, ta forme physique, la quantité d’équipement embarqué.
Tu peux te référer au tableau suivant:

ESTIMATION DE LA DISTANCE QUOTIDIENNE PARCOURUE EN BIKEPACKING
ESTIMATION DE LA DISTANCE QUOTIDIENNE PARCOURUE EN BIKEPACKING (cliquez pour agrandir)

Planification et retard sur le programme

Même en étant très attentif, il reste difficile d’anticiper correctement les distances journalières parcourues. À vélo on est plus en contact avec l’environnement qu’en voiture. Il est donc plus facile de rencontrer du monde sur le chemin et de voir nos plans déviés ou complètement chambouler, si on le désire. On peut aussi avoir un coup de cœur ou un coup de pompe qui nous font rester plus longtemps au même endroit. Pannes et crevaisons arrivent facilement et peuvent prendre quelques heures à réparer, heures qui peuvent complètement déstabiliser les meilleures planifications.
Donc si ton voyage est planifié à la journée, prévois une marge d’erreur. Mon conseil: Laisse-toi une journée vide chaque semaine, celle-ci devra être différente de ta journée de repos.


Les réponses aux critères suivants te permettront de creuser un peu plus profondément en détails les aspects pratiques de ton aventure:

Quelle alimentation?

Plutôt resto ou réchaud?
Il est tout à fait possible de partir faire du bikepacking sans emporter avec soi un kit cuisine. Durant les périodes les plus chaudes de l’année, en restant proche de la civilisation, c’est en fait assez simple de voyager sans et ainsi, d’économiser un poids précieux.
Il peut être très pratique et agréable de couper la journée en deux, lorsque c’est possible, en s’arrêtant au resto le midi et en prenant un repas léger et froid le soir au camp. Ou faire l’inverse, se nourrir de snacks durant la journée et s’arrêter pour un gros diner le soir avant de camper. A ce moment, il peut être habile de prévoir ces journées de manière à se trouver à proximité de la civilisation lorsqu’on monte le camp. Très pratique aussi pour le petit café et le petit-dej du matin!

Bonheur matinal du bikepacker

Mais même quand les conditions sont clémentes, nombreux sont ceux qui partent quand même avec un réchaud car il fait du bien au moral… comme avec une simple boisson chaude et réconfortante lorsque les températures tombent ou la fatigue se fait ressentir. C’est incroyable l’apaisement que peut représenter un repas ou une boisson chaude. C’est aussi un excellent moyen de se rassurer pour être sûr d’avoir de quoi manger même en cas de pépin qui nous tiendrait à l’écart de la civilisation.

Un mini-réchaud à alcool, une petite tasse et un couvert forment une configuration simple, légère et compacte pour se préparer en quelques instants une boisson chaude et réconfortante quand le moral est bas et la fatigue élevée.

Évidemment partir avec un réchaud peut aussi être une solution très efficace pour diminuer les frais en préparant le diner au campement plutôt que de payer pour le restaurant.
Emporter un réchaud avec soi représente un poids et un volume supplémentaires non négligeables. Un ensemble complet pour cuisiner confortablement au camp représente au minimum 2-3L d’espaces pour un poids de 600-700g minimum, soit un réchaud, du carburant, une popote et une paire d’accessoires. En moyenne, on est plutôt autour des 1kg. Et c’est sans compter la nourriture à cuisiner!

Même si tu as un petit budget et que tu emportes avec toi un ensemble complet pour cuisiner, profites-en quand même pour découvrir les spécialités régionales! Fais des restos, va à la rencontre des habitants du coin sur les marchés, pousse les portes des petits magasins et des fermes ponctuant ton trajet pour, littéralement, goûter la culture locale.

Quel type d’hébergement?

tente bikepacking orcival
tente bikepacking orcival

Lorsqu’on voyage à vélo différentes options s’offrent à nous pour passer la nuit. En fonction de nos envies, de notre budget, de notre nature/personnalité:

  • Sur la selle: tu fais peut-être parti de ces gens qu’on considère comme atteint de douce folie et que la nuit n’arrête pas. Inexorablement, leurs jambes continuent de tourner bien que, tout comme leurs paupières, elles se fassent lourdes après une journée sur le vélo. Évidemment, là, on parle d’un très faible pourcentage de cyclistes capables d’achever de telles prouesses physique et mental. Bien souvent d’ailleurs, c’est la stratégie adoptée lors des épreuves chronométrées où l’on recherche la performance en partie au dépend de la contemplation…

Plus sérieusement, voici les principales options s’offrant à toi:

  • Camping : sauvage ou officiel, gratuit ou payant, simple ou 3 étoiles, fais ton choix! Mais garde en tête que si tu ne connais pas le propriétaire du terrain sur lequel tu passes la nuit, pars tôt le matin et laisse l’endroit aussi propre que tu l’as trouvé.
  • Hôtels / gîtes / Chambres d’hôtes / refuges: confortables, répandus partout sur le territoire, à réserver à l’avance ou pas! Car comme dit plus haut, à vélo, les imprévus sont vite arrivés. Une bonne stratégie pourrait être la suivante: A la mi-journée, tu auras déjà une bonne idée de ton état de forme, de la météo et de la façon dont tu veux continuer la journée. Fait donc une pause pour réserver le logement du soir.
  • CouchSurfing / Warmshower: Moyennant une adhésion (très peu chère), ces 2 sites regroupent des membres qui sont prêts à accueillir gratuitement chez eux des voyageurs. Aucune compensation financière n’est attendue de la part des hôtes mais il est de bon ton d’amener un petit quelque chose, d’aider à cuisiner ou de ranger après le repas, etc… Les hôtes sont bien souvent des voyageurs ouverts à l’inconnu avec lesquels de passionnantes discussions peuvent amener jusqu’à tard dans la nuit. C’est aussi une merveilleuse façon de découvrir une région et ses habitants.
  • Amis / familles: Tu n’imagines pas à quel point c’est agréable d’arriver à vélo chez des proches. Si habituellement tu vas les voir en voiture, tu auras l’impression de redécouvrir leur domicile. Puis on est toujours bien reçu par nos proches, tu vas donc recharger ton estomac, tes batteries et ton moral!
  • Contacts sur les réseaux sociaux:on a toujours tout un tas d' »amis » sur les réseaux sociaux avec lesquels on a plus ou moins perdu le contact au fil des années. Voici donc une excellente occasion de renouer le lien!
  • Chez l’habitant : Il est tard et tu n’as trouvé aucun spot probant pour t’installer? Sonne à la porte de la première maison et demande à bivouaquer dans le jardin! Le français peut sembler un peu froid au premier abord mais sourie-lui, présente-toi, explique ce que tu fais, quel est ton voyage pour découvrir un français généreux et enthousiaste.

Quel équipement?

En fonction de ton mode de voyage, tu vas pouvoir définir les équipements nécessaires à la réalisation de ton aventure.
Évidemment, ce n’est pas parce que tu as embarqué tente et réchaud que tu dois te priver d’une nuit à l’hôtel ou d’un bon resto. Mixe les différentes expériences, saisis les opportunités, écoute tes envies et profite de ton voyage. T’es en vacances oui ou non?
Garde tout de même en tête de partir le plus léger possible tout en ayant un niveau de confort qui te satisfait. Et surtout, part avec du matériel que tu sais fiable et en bon état.

Test ! Test ! Test !

Connaitre ton matériel c’est l’assurance de ne pas avoir de mauvaises surprises durant ton aventure qui viendront gâcher la fête.

Il faudra que tu fasses au moins une sortie avec ton équipement et/ou les éventuelles nouveautés. Il est essentiel de tester en conditions réelles avant de se lancer dans les choses sérieuses.

Le vélo

Avant de partir, fais une révision approfondie de ton vélo.

Vérifie l’état du cadre et de chaque pièce mécanique. Plus la durée et la rigueur des conditions seront grandes, plus la révision devra être méticuleuse.

  • Dois-tu changer les pneus? Sont-ils adaptés au terrain que tu vas affronter?
  • Les patins ou les plaquettes de frein sont-elles récentes/neuves?
  • Le passage des vitesses est-il fluide? La chaîne et les autres pièces de transmission sont-elles aussi récentes ou neuves? Les câbles et gaines sont-ils en bon état?
  • Est-ce que les roulements du boîtier de pédalier, de la direction et des moyeux tournent de manière fluide?

Dis-toi bien que le moindre petit problème qu’il y a au départ de ton voyage va s’amplifier avec les kilomètres passants.

Ajuste ta position

Une mauvaise position sur ton vélo peut entrainer des douleurs importantes qui gâcheront le voyage. Si tu prévois un itinéraire d’une semaine ou plus, je ne saurai trop te recommander d‘effectuer une étude posturale afin de réduire le risque de douleurs voir même la formation de blessures.

Chargement des sacoches et répartition du matos

Les tests en conditions réelles vont aussi te permettre de définir la meilleure façon d’organiser ton équipement dans tes sacoches. Tu sauras quels sont les objets que tu utilises le plus fréquemment et ceux que tu peux enterrer le plus profondément. N’oublie pas de mettre ce qui est dense et lourd au milieu et le plus bas possible.

Comportement du vélo

En remplissant les sacoches, tu pourras aussi appréhender le comportement du vélo. Te semble-t-il raisonnablement chargé pour effectuer le parcours envisagé? Est-il bien équilibré? Quels sont les axes d’amélioration qui te permettraient de partir plus léger?

Matériel de camp et bivouac

C’est un point ESSENTIEL avant de t’aventurer sur les routes, les chemins ou les sentiers: Fais une ou plusieurs sorties d’une nuit non loin de chez toi pour te familiariser avec ton équipement.
Apprends à planter ta tente correctement, dompte ton réchaud, teste la température de confort de ton sac de couchage et la façon dont tu vas organiser le tout dans tes sacoches.
Tu peux même faire une boucle autour de chez toi et simplement bivouaquer dans le jardin si tu es vraiment inquiet à l’idée de camper en pleine nature. Vérifie l’état et le fonctionnement correct de chaque pièce de ton matériel.

Image REI.com Fait une liste de ton équipement et essaie autant que possible de réduire ce que tu emportes !

Pièces de rechange et matériel de réparation

Quelles sont les pièces de rechange et les outils dont tu pourrais avoir besoin durant ton aventure?
Des rustines, une paire de chambre à air, une pompe et un multi-outil sont les basiques à avoir en permanence sur son vélo. Mais qu’en est-il lorsqu’on part sur plusieurs jours? Faut-il partir avec un pneu de rechange? Un dérailleur? Une chaine neuve?
Cela va être fonction de la destination, de la durée de l’aventure, des conditions envisagées et de ton vélo !
Mais pour un voyage en France ou dans un pays avec une densité de population importante, on peut se contenter de peu et en cas de gros pépin, trouver de l’aide et utiliser cash ou carte bleue (toujours avoir du liquide sur soi!).

Bob le bricoleur

Réparer en bord de chemin implique évidemment des compétences en mécanique vélo. Assure-toi de maitriser les bases: changer une chambre à air, installer une rustine ou une mèche, changer les maillons de ta chaine ou un câble de frein/dérailleur et savoir comment le régler. Cela devrait suffire dans la majeure partie des cas.
En plus du vélo, si tu pars avec du matériel pour camper, emporte le nécessaire pour réparer trous et déchirures (matelas, toile de tente, sac de couchage ou doudoune).

Réfère-toi à l’article sur l’équipement à emporter en bikepacking pour avoir une liste complète sur les outils à emporter.

Autres aspects à considérer si voyage à l’étranger:

Moyens de paiement
Visa
Assurance voyage

Les visas de voyage sont faciles à obtenir dans la plupart des pays.
Payer facilement partout dans le monde avec Revolut

BONUS : La méthode CQQCOQP sur une carte euristique

Ces deux outils simples combinés ensemble permettent de détailler visuellement chaque axe d’un projet.
On peut utiliser cette méthode de manière très approfondie pour ne rien laisser au hasard et avoir une organisation aux petits oignons ou de façon plus superficielle, en laissant certaines réponses vides et ainsi conserver un sentiment de liberté, d’aventure et en se laissant guider par le hasard, l’instinct, les rencontres, etc…

Qu’est ce que la méthode CQQCOQP ?

Cette méthode consiste simplement à se poser les questions suivantes : Qui ? Quoi ? Où? Comment? Combien? Pourquoi? Quand?
Chaque thème d’un sujet donné pourra donc être abordé grâce à ces interrogations. Pour nous, ce sera par exemple:

Qui?

Qui va partir?
Qui va réaliser telle action?
Qui va réserver? Qui va planifier ? Qui va organiser?
Qui va prendre quoi sur son vélo?

Quoi?

Quelles actions à effectuer?
Avec quoi?
Quel type de vélo, d’équipements, etc… ?

Quand?

Quand partir ? Quelles saisons? Quelles dates?
Quel moment de la journée est le plus propice pour telle action?
Quand faire les réservations (transports, hébergements, activités)?

Comment?

Quels moyens de transport?
Quel type d’hébergement?
Comment se nourrir?
Quel support?

Combien?

Combien de km/dénivelé/heure?
Combien de budget?
Combien de temps?

Où?

Destination
Étapes
Lieux à ne pas manquer

Pourquoi?

Quelle est votre intention?
Quel est le but de passer par tel endroit?
De voyager solo ou avec telle personne?

La carte euristique

Personnellement, j’aime utiliser cette méthode en dessinant une carte euristique. Aussi connu sous le terme mindmap, elle offre une visualisation claire de l’ensemble des éléments d’un projet en permettant des modifications et des ajouts simples et rapides au gré des idées et de la progression de vos réflexions.
Voici par exemple une carte que j’ai dessiné concernant cet article:

Cliquez pour agrandir ! (Logiciel utilisé: Mindnode)

Partir sans rien planifier?

En gardant cette habitude quotidienne qu’on a tous d’organiser et de prévoir nos journées, on conserve ce sentiment de stress et d’urgence, on court après les délais et les impératifs et on perd la magie, le charme et la désinvolture du voyage à vélo.

Pour contrebalancer cet article qui peut sembler très (trop?) axé sur la planification, j’aimerais partager avec toi le texte de Tom du site tomsbiketrip.com:

 » Sans un plan solide et méticuleux, un voyage peut rapidement aboutir dans un endroit auquel on ne s’attendez pas. Mais partir dans l’inconnu est plus facile à dire qu’à faire. C’est une perspective qui peut être tout à fait terrifiante. Tu ne sais rien de ce qui t’attend, tu ne sais pas par où commencer, et tu imagines que sans connaître ces choses, tu es impuissant. Le mécanisme de défense naturel est d’essayer de collecter des connaissances pour t’armer contre l’inconnu. Route, logistique, équipement, itinéraire, horaire, solution de communication, de navigation… tu construis une forteresse de catégories, un mur de planification infranchissable qui risque de te barrer la route pour te lancer dans l’aventure. En te lançant tu pourrais tout de même te sentir un peu plus en sécurité et l’inconnu semblera moins effrayant.
Mais ce que personne ne te dira, c’est que toute cette surplanifaction n’a aucune importance. Le monde n’est pas un endroit dangereux. Les gens ne sont pas méchants. Personne ne t’attend personnellement pour te faire du mal. Les visas et les frontières n’ont rien d’insurmontable. Les routes et les itinéraires viennent naturellement. Et tu ne peux pas entrer par hasard dans une zone de guerre. Tout connaitre n’est pas nécessaire. La découverte est meilleure enseignante que guide. Où tu te retrouve réellement – quand et comment – a généralement moins d’importance que l’expérience que tu es en train de vivre. Si tu veux apprendre quelque chose, pars avec une page blanche. Prépare-toi, bien sûr, mais ne remplis pas le tout avec de soi-disant recherches, des plans qui ne sont pas nécessaires, des destinations que tu pourrais réaliser que tu n’as pas vraiment besoin d’atteindre. Rien de tout cela n’a d’importance. Choisis une date. Commence à économiser. Procure-toi un vélo, une tente et un sac de couchage. Choisis une direction et commence à pédaler.
C’est aussi simple que ça. »

Conclusion

Le voyage à vélo est une expérience totale qui n’est jamais similaire d’une personne à l’autre, d’un voyage à l’autre, d’un moment à l’autre. Elle est personnelle, elle est momentanée, elle est unique.
Les façons de voyager et les voies à emprunter sont multiples, originales et façonnées par l’instant. L’instant pouvant être passé ou présent, l’instant construisant constamment le futur.
Qu’il soit nécessaire pour toi de planifier ton voyage ou de le laisser se construire aléatoirement, il est essentiel que tu saches t’immerger dans cette expérience, dans ce moment, dans ce présent.
Oublie ton quotidien, ouvre tous tes sens et profite de cette chance d’être en vie et de faire ce que tu aimes.


As-tu des conseils personnels à ajouter à cette liste?
As-tu des plans pour une prochaine aventure ? Si oui, lesquels sont-ils?


Dans le prochain épisode nous allons voir comment se préparer physiquement et mentalement pour partir à vélo et explorer sereinement le monde qui nous entoure!


Stay tuned

2 réflexions au sujet de “Organiser son voyage bikepacking”

  1. Bonjour

    Un très bel article pour tout à chacun qui veut partir au long court avec sa monture.
    Tel est mon cas pour un bikepacking en vélo de route de Dijon mon domicile pour rendre visite à mon fils à Montpellier.
    Ce sera donc cet été le 2 juillet au départ de Dijon avec un objectif de réaliser le trajet en 4 jours ou une cinquième journée si la fatigue est trop importante, je pourrais couper la dernière étape en deux.
    J’ai fais le choix de mixer confort en chambres d’hôtes deux nuits et en y intercalant avec ma toile de tente et tous le nécessaire de bivouacs pour une nuit en terre inconnue.
    Je te remercie pour les milles et une informations judicieuses qui m’on rassuré sur ma réflexion et mon organigramme.
    Je suis passé depuis quelques semaines à des entraînements en endurance avec mon vélo de route chargé presque au réel afin d’habituer mon organisme à la charge de travail qu’il devra supporter cet été.
    Je vais avoir 60 ans, j’aspire par cette aventure un défi personnel concernant l’application et l’aptitude au corps humain de s’entraîner et de réussir ce que beaucoup d’entres nous pensent ne pas pouvoir faire.
    Ce sera aussi une forme de pèlerinage, mêlée de rencontres et d’inconnus.
    Je serais fier lorsque j’arriverai à destination et que j’embrasserais mon fils lui prouvant toute mon affection par ce long parcours enrichissant.
    J’aimerais bien lire tes conseils sur les bases de tes recommandations d’entraînements, nourritures, boissons, suppléments et autres sommeil et sieste.
    Est il judicieux de ne pas rouler pendant les grosses chaleurs quitte à partir très top le matin ou reporter en fin de journée. Personnellement je n’aime pas les grosses chaleurs.

    Au revoir et merci de ces supers conseils.

    Répondre
    • Bonjour Daniel,

      Merci pour ton message.
      Quelle belle preuve d’amour que tu vas faire à ton fils. C’est vraiment chouette et j’imagine qu’il en sera très touché.
      Tu fais très bien de charger ton vélo au plus près des conditions réelles car cela va permettre à ton corps de s’habituer à la charge et tu pourras également en profiter pour faire d’éventuels ajustements sur ta stratégie de chargement. Tu peux même te charger encore plus pour avoir l’impression d’un vélo léger durant ton voyage !
      Et si tu ne dors qu’une seule nuit en bivouac, peut-être pourrais-tu t’alléger en sacrifiant un peu de confort?
      Concernant l’entrainement, entraine-toi à sortir tous les jours, ne serait-ce que pour aller au pain. 2-3 fois par semaine, fais une grosse sortie, 2 ou 3 autres fois, fais des sorties plus courtes. Et si tu peux même aller jusqu’à 2 petites sorties ces jours-là ce serait d’autant plus bénéfique! Fait la première sortie en développant ta force, pendant quelques minutes ou une grimpette, gros braquet avec une fréquence de rotation aussi faible que possible. Quelques minutes de repos et tu recommences. La deuxième sortie de la journée devra être plus tranquille, profite du paysage, de l’été qui arrive et des odeurs de fleurs !
      Pour travailler ton cardio, je te conseillerais une session d’intervalles. Toujours sur le vélo, 12 séries de 1min à fond et 2 min à la fréquence de pédalage en confort respiratoire. Si tu as un cardiofréquencemètre, ça va correspondre à:
      1min à 80% fréquence cardiaque maximale,
      2min 60% fréquence cardiaque maximale.
      A noter: ta fréquence cardiaque maximale = 220 – ton age (environ). à 60 ans: 220-60 = 160 battements par minute de fréquence cardiaque max. (Cela varie d’une personne à l’autre évidemment, c’est une règle empirique).

      Si tu n’en fais pas encore, renforce tes muscles profonds de la posture en pratiquant le gainage: fait la planche de face et sur les 2 côtés. Augmente progressivement la durée et la difficulté en intégrant des mouvements des bras et des jambes ou en incluant des postures plus instables. Tu ressentiras un bien meilleur confort sur ton vélo.

      Concernant la nourriture, l’hydratation et les suppléments.
      Mange ce que tu sais bien digérer. Plutôt que de gros repas, mange régulièrement, un peu toutes les heures pour ne pas surcharger ton système digestif et assurer un apport glucidique et lipidique régulier. Pour ma part, j’aime beaucoup les fruits secs et les oléagineux qui se complètent bien nutritionnellement. J’emporte toujours des fruits frais car ils me rafraichissent, m’apportent du sucre et me font un bien fou au moral! Je te déconseille les produits trop transformés, facilement identifiables car toujours emballés dans des plastiques aux couleurs chatoyantes 😉
      Dans ton eau, tu peux ajouter des électrolytes qui aideront ton corps à gérer son hydratation. Plus simplement, tu peux juste ajouter du sel pour complémenter celui que tu perdras en transpirant.
      Et je plussoie ton idée de partir tôt le matin, faire une sieste à la mi-journée et repartir un peu plus tard. Nombreux sont les cyclistes et randonneurs qui font de même. Les jambes risquent d’être un peu lourdes en repartant mais ça ne sera l’affaire que de quelques minutes. Et si durant ton entrainement tu fais ces 2 séances journalières comme je te le suggérais, ton corps sera habitué et ce sera plus facile 👍 Tu pourras totalement bénéficier des longues heures de jour de cette période !
      Si tu as davantage de questions ou besoin de clarification sur un point précis, je serai ravi de t’aider.
      Bon voyage Daniel ! Profite bien 👍🏻

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