Nouveau format et nouveau rendez-vous hebdomadaire.
Je souhaite au travers du billet « Bikepacking World » faire un tour d’horizon de ce qui a retenu mon attention durant la semaine.
L’article de la semaine : La course et l’expédition, 2 façons différentes de pratiquer.
La vidéo de la semaine: Une descente à vélo sur un mur d’escalade…
L’inspiration de la semaine: La traversée de l’arc alpin à vélo et en couple;
BONUS: Le calendrier des épreuves bikepacking et gravel par Spotzle !
Puis comme à chaque édition, je réponds de manière approfondie à la question de l’un d’entre vous. Aujourd’hui, quelles solutions pour transporter son appareil photo reflex lors d’un périple bikepacking?
L’actualité sur Francebikepacking.com
J’ai passé les dernières semaines à peaufiner l’article sur les sacoches et le voilà désormais en ligne! L’avez-vous parcouru?
Oui, je sais, il est vraiment long mais j’ai voulu en faire un guide aussi complet que possible.
Dites-moi ce que vous en pensez !
L’article de la semaine
2 façons de faire du bikepacking: l’aventure ou la course.
Article vu sur bikepacking.com.
J’ai beaucoup aimé la vision de RJ Sauer dans cet article. J’ai le sentiment que lorsqu’on parle de bikepacking, on ne mélange que trop peu les mondes de la compétition et de l’aventure. Et c’est ce que fait ici l’auteur qui a su au cours des 8 dernières années, équilibrer sa vie et sa passion entre ces deux pratiques.
Je vous livre ici une traduction condensée de l’article paru sur bikepacking.com. Si vous lisez l’anglais, je vous recommande chaudement de lire le texte original qui détaille davantage chaque aspect de la réflexion de l’auteur.
RJ Sauer nous partage ici la réflexion qu’il a muri au cours de ces derniers mois alors qu’il était privé de sa pratique habituelle du bikepacking: la course et l’exploration. Il a vu toutes les épreuves bikepacking être annulées les unes à la suite des autres. Et les frontières restants fermées, il n’a pas pu partir pour explorer des régions reculées du globe.
Ce nouveau quotidien lui a permis une mise en perspective des différentes façons de savourer le voyage à vélo. Et il nous livre ici sa vision sur ses deux pratiques du bikepacking et ce que ces nombreuses années d’expérience lui ont enseigné.
Pour RJ, la course et l’aventure sont telles que le Yin et le Yang, totalement différentes mais parfaitement complémentaires. Les deux pratiques s’équilibrent grâce à leurs diversité. Pour certains, peut-être que la formule du bonheur se trouvera principalement dans la course, pour d’autres, ce sera l’aventure et pour d’autres encore, ce sera un savant et personnel mélange de course et d’aventure.
Il aborde toutes les différences selon plusieurs aspects: le temps, la forme physique et le développement personnel, la camaraderie et la communauté, le matériel et la mécanique vélo et enfin la préparation et l’itinéraire.
Le temps
Le temps est un bien précieux.
Lorsqu’on planifie son calendrier de courses et d’aventures, il faut considérer le temps nécessaire pour chaque périple. Cela inclue la planification de l’itinéraire, la préparation du matériel, l’entrainement et le voyage vers et depuis la destination…
Les dates fixes des courses sont une belle source de motivation mais il faut savoir rester flexible en cas d’imprévu personnel. Et il vaut mieux annuler une course plutôt que de ne pas s’engager du tout.
La course, c’est un concentré de bikepacking. Il roule vite et longtemps grâce à l’émulation créée entre tous les participants. Cela aide à repousser ses limites. Il reconnait que cette énergie compétitrice ne lui donne pas l’opportunité de se poser pour apprécier un moment, un endroit ou pour rencontrer les locaux.
Tout l’inverse d’une aventure bikepacking. Qu’elle soit sur un weekend près de chez nous ou à l’autre bout du monde, on a la possibilité de pleinement savourer l’expérience grâce à un rythme plus lent et à la présence de proches.
La forme physique et le développement personnel
Faire des courses vous obligera à rester au top de votre forme. L’entrainement permet de réduire le risque de blessure et de s’endurcir physiquement et mentalement.
S’entrainer, c’est se découvrir.
Ainsi, lors des expéditions, il connait ses forces et ses limites ce qui lui permet d’être plus à l’aise sur son vélo et donc de mieux profiter.
Au delà des effets sur la santé, participer à des courses permet une croissance personnelle. On apprend à endurer toujours plus d’inconfort, on apprend la résilience et l’indépendance et enfin on apprend à faire face à nos peurs et à nos angoisses.
Camaraderie et communauté
Les épreuves organisées sont une excellente occasion pour rencontrer d’autres cyclistes animés par la même passion. Les discussions d’avant et après course forgent une camaraderie entre les participants et ce sont les difficultés que chacun rencontre durant l’épreuve qui les lient entre eux. RJ appelle cela des amis-rapides.
Et ces amis-rapides, ils les retrouvent souvent sur d’autres évènements ou sur des discussions en ligne, s’inspirant et se motivant les uns les autres pour participer à de futurs courses ou bien encore pour se lancer dans une nouvelle expédition.
Durant les expéditions il apprécie la familiarité et le confort d’être entouré de ses proches.
Pédalez avec d’autres personnes ajoutent profondeur et richesse à l’expérience et façonne des souvenirs communs.
Il reconnait aussi les bienfaits d’une pratique solitaire, notamment durant l’entrainement et les courses. Ces moments de solitudes sont puissants et thérapeutiques et l’amènent à une introspection personnelle.
Matériel et maintenance du vélo
Il nous témoigne ici qu’il a débuté le vélo très tard et n’a jamais compris toutes ces discussions autour de la mécanique. Il voyait uniquement le vélo comme un moyen de s’immerger dans une géographie et un catalyseur d’histoires à raconter.
Puis avec l’expérience, les essais et les erreurs, il a compris toutes les importantes nuances de la mécanique vélo. Et c’est la course qui permet une confrontation au réel de choix faits à la maison ou à la suite de discussions en ligne avec ces amis-rapides. Elles sont un cours accéléré de mécanique vélo car, les composants étant poussés à leurs limites, la casse est fréquente, et souvent loin de toute assistance et quelque soit les conditions, il faut savoir réparer. Pour cela, le plus important c’est de savoir quels sont les pièces de rechange et les outils pertinents à emporter.
Lorsqu’il part pour une aventure en famille, il se permet de prendre davantage de matériel ce qui amène davantage de confort.
Itinéraires et planification
Chaque expédition est une toile vierge sur laquelle on exprime notre licence artistique pour créer un tracé d’un repère ou d’une destination à l’autre. Mais tout le monde n’est pas suffisamment confiant ou compétent pour explorer un terrain inconnu. Aussi, le tracé et l’organisation d’une épreuve apporte un précieux sentiment de sécurité et de support. Ce terrain nouveau et inattendu nous force à sortir de notre zone de confort et met au défi nos compétences techniques et mentales. Mais un tracé fixé n’est pas compatible avec la spontanéité qu’on peut se permettre en expédition lorsque souffle en nous le vent de l’aventure.
Pour conclure,
Heureusement, on peut facilement trouvé un équilibre enrichissant entre ces deux pratiques.Il faut simplement apprécier leurs différences et savoir ce que l’on attend de chacune d’elles.
Il finit par nous encourager à nous lancer dans quelques choses de nouveau car on a rien à y perdre mais beaucoup à y gagner.
En résumé:
Avantages des épreuves organisées
- Condenser un parcours sur un temps très court
- Découvrir de nouvelles régions
- La motivation pour augmenter son niveau de forme
- Repousser ses limites
- L’adrénaline et l’atmosphère des épreuves
- L’exposition à des endroits inconnus, inattendus et auparavant inaccessibles
- Agrandir la communauté bikepacking
- Faire preuve de créativité avec son matériel
Avantage des expéditions
- Ralentir pour un rythme plus confortable
- Créer son itinéraire, son expérience et son programme
- La chaleureuse atmosphère de rouler avec ses proches
- La possibilité de savourer pleinement un lieu, une culture et d’être plus en contact avec les locaux
- La facilité d’y intégrer ses passe-temps (photographie, dessin, écriture, etc…)
- Permet de transporter davantage de matériel pour plus de confort
- La liberté d’explorer et d’adapter sa trace en fonction de ses envies
- Dormir plus !
La vidéo de la semaine:
Danny McAskill- the Slabs
Danny nous en met encore plein les yeux sur les massifs granitiques de son Écosse natale.
Cette fois-ci, assez peu de sauts, de franchissements, de backflips ou autres 360, mais une impressionnante démonstration de sa maitrise lors de la descente de la Dubh slab, une dalle de 500m de haut inclinée à près de 60°.
“Le truc quand tu roules sur une telle roche, c’est que tu ne peux pas te permettre de faire une seule erreur. C’est comme une gigantesque râpe à fromage qui continue indéfiniment, avec des falaises partout autour de toi. Tu dois vraiment t’assurer d’être tout le temps en contrôle total ».
Danny MacAskill
Bien qu’en arrivant sur place il ne pensait pas que cela soit possible de faire l’ensemble de la descente sur le vélo, son talent lui a démontré le contraire. Il a su habilement et avec sang-froid manœuvrer sur une paire de vires puis garder le contrôle de son vélo dans la dernière section de 50m de haut inclinée à 60°…
Il explique:
« J’étais à la limite du contrôle. Les pneus étaient à 99% de leur capacité d’accroche et les freins étaient aussi au seuil de leurs possibilités »
Le Making-of
Quelques jours plus tard, on a eu la chance de pouvoir découvrir comment s’est passé le tournage !
L’inspiration de la semaine
La traversée de l’arc alpin à vélo par Lucie & Jérémy.
Parti de Ljubljana en Slovénie pour rejoindre Gap, ils ont parcouru 1500 km sur 26 jours de voyage. Pas une seule journée de repos pour ces deux-là! Sacré périple, bravo !
Leur article est magnifiquement illustré et respire le bonheur, l’optimisme et l’amour. Ils n’en sont pas à leur première expérience ce qui leurs a permis de voyager plutôt léger. Et ça les a bien aidés pour affronter les dénivelés et les terrains accidentés auxquels ils ont dû faire face durant leur parcours.
J’espère que vous apprécierez autant que moi cette escapade alpine !
Courrier des lecteurs:
Cette semaine, une question de Charles:
« Salut Nicolas, Quelles sont les solutions pour transporter un appareil photo type reflex lors d’un périple bikepacking? »
Hello Charles et merci pour ton message!
Alors je n’ai jamais voyagé avec un reflex mais voilà comment j’anticiperai son utilisation durant une aventure bikepacking.
J’imagine que tu ne veux pas rater une opportunité, que tu veux pouvoir être très réactif pour saisir l’instant, le moment, l’évènement inattendu. Il faut donc, je pense, l’avoir à porter de main, toujours prêt à shooter en moins de 10 secondes.
Le mettre dans une sacoche bikepacking avec une fermeture pliable (roll top) n’est donc pas une option envisageable selon moi. Ça prendrait beaucoup trop de temps pour en extraire l’appareil photo.
Et d’ailleurs, il faut aussi considérer le terrain que tu vas parcourir. Car bien souvent, en raison des chocs et des vibrations répétées durant de longues heures, jours et kilomètres, il est préférable de transporter sur soi cette précieuse électronique bourrée de capteurs et de miroirs. Car oui, le corps et nos jambes remplissent merveilleusement bien le rôle d’amortisseurs !
Mais là se joue un autre dilemme: que se passe-t-il en cas de chute? On m’a toujours dit, tomber, c’est progresser; et du coup, je ne rate jamais une occasion pour progresser… donc il me faudrait être sûr que le reflex y survive!
Alors il y a bien des options de bandoulières stabilisées (Outershell) ou de harnais-support (Cotton Harness) qui offrent un excellent maintien de l’appareil sur n’importe quel terrain mais en cas de chute ou tout simplement en cas de branchages un peu trop proches par exemple, on risque de tout casser !
Il faudrait donc protéger l’appareil si on part sur ce type de solutions. Est-ce qu’une coque serait envisageable? Peut-être certains boitiers offrent cette option? Je n’en suis pas sûr.
Le sac à dos pourrait être une option intéressante lorsque le terrain est vraiment accidenté. Mais en gagnant plus de protection, tu pourrais perdre en rapidité d’action.
Tu peux aussi réfléchir à ranger l’appareil dans une sacoche lombaire/banane ou un slingbag dotée d’une ceinture bien large. Un volume de 5l semble suffisant pour transporter un Canon 6D équipé d’un objectif de 50mm plus un autre de rechange en 24-70. Tu prendras soin de protéger le tout avec des inserts en mousse.
Tu peux même imaginer avoir l’appareil dans la sacoche tout en gardant la bandoulière autour du cou pour l’avoir rapidement en main quand tu le désires.
Niveau sacoche, je partirais sur celle du rouquinquiroule par exemplel! En plus d’un look bien sympa et personnalisable, elle est grande, imperméable, solide et tu pourras même la fixer sur le guidon durant les sections les plus « lisses » de ton parcours. Il y a aussi un modèle de la même veine chez Atelier-Rebié !
Si tu pars sur un sac banane qui n’est pas imperméable, aucun souci car certains s’en accommodent très bien en portant juste leur veste imperméable par-dessus.
Si tu voyages uniquement sur route, il est tout à fait envisageable de garder l’appareil photo dans une sacoche fixée sur le vélo:
- Une sacoche avec rabat sur le guidon telles que: Swift Catalyst, Helmut Manivelle ou la Dyed In the Wool
- Pochette accessoire au-dessus d’une sacoche de guidon. ex: Revelate Design Egress Pocket
- Une poche de potence si l’appareil est suffisamment compact. On peut aussi y mettre un second objectif. exemple: Rockgeist Tapeats, buddy bag chez Copra ou encore le feedbag de ByMarion&Quentin en Xpac.
Pour un maximum de sécurité, c’est mieux si elle est totalement imperméable. Et encore une fois, il faudra bien s’assurer de protéger tout l’équipement avec des inserts en mousse. Tu peux même te procurer des plaques en mousse que tu tailleras sur-mesure pour ton équipement. Tu peux aussi faire passer les sangles de fixation de la sacoche à travers des blocs de mousse dense pour filtrer toujours plus de vibrations.
Bon, on va pas se mentir, partir avec un boitier reflex représente un risque certain. Élevé si on décide de se lancer sur les sentiers, plus modéré si on se contente de rester sur la route ou sur les pistes de terre.
Et vous, quelle solution avez-vous adopté pour transporter un boitier reflex sur vos périples bikepacking?
Le calendrier des épreuves Gravel et Bikepacking par Spotzle
L’année a commencé et malgré encore beaucoup d’incertitudes laissons-nous rêver en préparant quelques sorties longues distances organisées par des cyclistes optimistes et plein d’abnégations.
Et comme vu un peu avant dans l’article de RJ, une épreuve organisée est toujours une bonne occasion de rencontrer d’autres pratiquants avec qui partager notre passion et nos expériences. Puis avoir un objectif dans le calendrier est aussi une excellente raison et source de motivation pour rouler quelque soit les conditions.
Et rouler, ça fait du bien au corps et au moral !
L’ami Richard Delaume, animateur du désormais célèbre podcast Spotzle a mis en ligne un calendrier riche de près d’une centaine d’épreuves !
Vous y trouverez forcément une aventure près de chez vous.
Et écoutez son podcast, il est très bien mené et les intervenants sont généreux en partage d’expériences et de connaissances. Un indispensable qui fait du bien au moral, nous permet de rêver et d’occuper les longues heures de selle.
Tiens d’ailleurs, est-ce que vous roulez en écoutant de la musique, un podcast ou juste les bruits de la nature?
Le Gravel fête ses 32 ans !
Merci Specialized !