Une brève présentation du bikepacking.

Il m’arrive encore très souvent de devoir passer quelques minutes à apporter des explications sur la pratique du bikepacking.

On n’a rien inventé

Mamie a raison

Je me souviens encore très bien de la première fois où j’ai parlé du bikepacking à ma grand-mère. C’était le déjeuner et elle avait préparé son traditionnel lapin – purée. Après m’avoir servi une énorme assiette (il faut qu’tu manges pour bien pédaler!), elle s’installe sur sa chaise, ajuste la serviette sur ses genoux, et, comme toute mamie attentionnée qu’elle est, entame la conversation:

«  Et alors, dis-moi, qu’est ce que tu fais en ce moment ? Comment ça va? »

Je lui parle donc de mon boulot, mon quotidien et j’aborde mon idée de création d’un site internet sur le… bikepacking.

Et là, tout en reposant sa fourchette chargée de purée, s’exclame:

« HEIN ? Le BAC-PA-QUOI ?? C’est quoi ça? »

« Le BAILLE-PAQUE-KING, Mamie. C’est le mot qu’on utilise pour le voyage à vélo léger. »

Essayant de comprendre, elle ajoute:

« C’est comme le cyclotourisme c’est ça? » 

« En fait… oui et non! C’est plutôt une nouvelle pratique où on voyage très léger pour pouvoir emprunter des surfaces plus accidentées comme des chemins de terre ou même des sentiers. Et plus on est léger, plus on va vite et loin.» 

Et là, elle s’exclame:

« Ma foi dont, ça n’a rien de nouveau ça ! Tu peux en parler à M. Emery (le voisin), avant la guerre, quand il était encore gamin, il avait pris son vélo pour aller en Angleterre. Et tu sais, dans l’temps, y avait pas autant de macadam sur les routes ! Ah ça non, ça secouait ! C’était encore beaucoup de chemins d’terre et c’était souvent qu’on prenait les sentiers entre les villages, et ça même à vélo. Tiens, d’ailleurs, j’me souviens très bien, le Tour de France, au début, dans la montagne, y avait aucune route goudronnée. Ils avaient tous leurs chambres à air autour du cou pour pouvoir réparer plus rapidement.  Ah les gamins vous m’faites rire! C’est toujours drôle de voir comment les anciennes façons de faire deviennent de nouvelles modes ! » 

«  Oui t’as raison Mamie ! C’est tout à fait ça: un retour au source du vélo tel qu’utilisé il y a un demi-siècle: De solides montures capables d’encaisser des conditions rudes. Une mécanique simple et fiable pour ne pas se retrouver dans le pétrin dans le trou du cul du monde. Et pour se faciliter la tâche, on embarque le minimum en terme d’équipement et de ravitaillement et on met au maximum à profit l’environnement traversé: cours d’eau, commerce, fruits sauvages… » 

«  C’est ça. Et c’est ce que les gens faisaient avant. Ils sonnaient même aux portes pour demander quelques provisions ou l’abri pour la nuit dans la grange du jardin ».

Décidément, elle sait tout ma mamie !

Différentes pratiques bikepacking

Et donc oui, le BIKEPACKING, du coup, ça n’a rien de nouveau. C’est juste un autre terme anglophone tendance pour définir le voyage à vélo.

Ainsi, de nombreuses pratiques différentes se rattachent au terme. Et les pratiquants se trouvent être d’une extraordinaire diversité:

Le compétiteur/ultradistance :

On a affaire là à un spécimen redoutable qui ne laisse de place ni au compromis ni au hasard… Le vélo aura été minutieusement choisi et assemblé suivant l’épreuve: sa durée, le revêtement, le climat… L’équipement est réduit au minimum indispensable : outils, kit de premiers secours, couverture de survie et quelques vêtements isolants et imperméables. Il n’est même pas sûr que les sacoches contiennent un sac de couchage, un matelas de sol et encore moins une tente ou un réchaud… Car il ne dort que quelques quart d’heure par jour ! Il s’arrête habituellement dans les commerces croisés sur le chemin qu’il aura méticuleusement relevés sur sa trace GPS.

Le BUL VTT :

Le randonneur sportif à vélo ! Juché sur son VTT, son habitat de prédilection c’est les régions montagneuses et vallonnées. Il privilégie habituellement un sac à dos aux sacoches: un vélo lourd, c’est un vélo moins maniable. Et dieu sait qu’il faut garder un bon contrôle lors de descente technique. Un sac à dos, c’est aussi utile pour pouvoir y poser dessus le vélo lors des montées les plus raides (on appelle ça, le hike a bike). Pour cette pratique, il est important d’avoir une bonne condition physique et de solides compétences techniques car on peut être amené à passer des zones très délicates et les journées peuvent rapidement être éprouvantes.

L’aventurier :

Il cherche à repousser les limites de la pratique. Limites physiques, géographiques, climatiques… Ces aventures sont bien souvent tout-terrain et dans des régions isolées du globe : l’Arctique, le Canada, les hautes altitudes, etc…

Le cyclotouriste ou l’éléphant  

La vision habituelle qu’on a du voyage à vélo. La monture est simple et solide pour résister à la distance, au poids de l’équipement qui amènera confort et polyvalence durant plusieurs semaines ou mois de voyage. Sa simplicité permet une maintenance facile et une relative aisance pour trouver des pièces de rechange au 4 coins du globe !

Le pratiquant occasionnel

Lui, c’est Monsieur Toutlemonde, probablement toi et moi. Son objectif, c’est le plaisir ! Il est là pour passer un bon moment à vélo, découvrir une région et vivre une expérience particulière. Il voyage avec son vélo de tous les jours et s’équipe tranquillement au fur et à mesure en fonction de ses envies, ses désirs et son portemonnaie. Il fait un peu parti de chacune des catégories car tout comme le compétiteur, il fait des compromis sur son confort. Comme le VTTiste, il s’engage physiquement chaque jour de son voyage. Comme l’aventurier qui repousse les limites, il peut être amené à repousser ses propres limites: physique, émotionnelle, confort, géographique… et comme on est tous l’éléphant de quelqu’un d’autre, on est toujours trop chargé !
C’est pour cela que tout ce petit monde forme une belle grande famille autour d’une même passion, le voyage à vélo, le bikepacking, le cyclotourisme…

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Quant à toi, quand as-tu entendu parler du bikepacking pour la première fois? Quelle est ta pratique favorite?