Salut comment t’appelles-tu? Et où se trouve ton atelier?
Salut, moi c’est Bruno.
Je ne suis pas artisan moi-même, c’est une amie voilière qui a eu la patience de réaliser les multiples prototypes de la sacoche que j’avais en tête. Les sacoches sont fabriquées dans un atelier à Comines, dans le nord de la France. Je vis et travaille à Saint-Laurent-de-la-Prée en Charente-Maritime.
Comment te définirais-tu? Quel est le parcours qui t’a amené à faire ce que tu fais aujourd’hui?
Pas facile ta question ! J’essaie d’y répondre pour de vrai sans faire trop long.
J’ai passé une très belle vingtaine sur l’eau comme skipper. Le grand kif c’était les convoyages, parfois en solo quand ça faisait moins de 24h de mer. Petite ou grande aventure à chaque fois, humaine avant tout avec les équipiers (ères) ou avec soi-même.
Riches rencontres aussi en charter avec ma future femme, 12 passagers(ères) qui ne se connaissaient pas la veille à bord pendant une semaine.
De cette période reste un goût prononcé pour le « faire avec les moyens du bord » et une certaine affinité avec les tissus, les sacs, petite pensée pour mon antique duffle bag North Face tout usé mais qui fait toujours le même job et me fait voyager dans le temps rien qu’à le ressortir, plus rarement maintenant…
La trentaine, c’est un restaurant saisonnier qui nous a permis de vivre à nouveau un très belle expérience humaine avec notre équipe et de continuer à voyager, ma femme et moi, pendant les hivers. On finit par s’ancrer.
De cette époque m’est resté le plaisir du vélo utilitaire, on va y revenir …
Devenus parents, nouveau changement de vie, plus sédentaire et tourné vers le jardin, le potager, les bricolages divers. Essayer de faire avec moins.
Aujourd’hui je dirais curieux de pas mal de choses et surtout des solutions que nous nous proposons d’apporter (nous humains) aux multiples problèmes que nous avons créés et qui impactent si durement la vie sur notre belle planète.
Quelque peu dubitatif devant les solutions technologiques proposées, dont la lucrativité me semble souvent plus facilement démontrable que l’efficacité, je m’intéresse beaucoup aux Lowtechs.
Bref, un pied dans l’entreprenariat et l’autre vers la décroissance ça tiraille un peu parfois !
Quelle est ta pratique du vélo? Ta philosophie autour du vélo ?
Le vélo fait partie de mon quotidien comme moyen de transport.
J’aime ce super pouvoir que donne le vélo de se déplacer 3 ou 4 fois plus vite qu’à pied sans effort supplémentaire, sans gros investissement ni entretien coûteux ou chronophage. Pour un engin qui pèse moins de 20 kg et peut durer des décennies c’est quand même pas mal !
Pour les besoins du resto nous avons eu besoin de trimballer pas mal de trucs, des baguettes par dizaines, des caisses de poisson, des cagettes de légumes, j’ai cherché la solution adaptée.
C’est là que j’ai découvert le longtail, top pour charger beaucoup tout en gardant un vélo relativement étroit et maniable dans des zones avec beaucoup de piétons. Pas si facile de s’en procurer un à l’époque (vers 2009), j’avais dû le faire venir des Etats-Unis.
Ça a été une belle découverte de pouvoir faire autant avec un simple vélo rallongé, très roulant et sans assistance, les courses du matin étaient devenues un vrai bon moment.
C’est devenu un challenge de tous les jours d’en faire un max à vélo !
Présente-nous ta marque. D’où vient le nom?!
L’idée de la Bakkie est venu d’un truc que j’avais pris l’habitude de faire avec mon longtail et que ma femme qui n’aimait pas rouler dessus ne pouvait pas faire : remorquer le vélo du fiston après l’avoir déposé à l’école car on ne pouvait pas y laisser son vélo.
Je ne voulais pas de barre de remorquage, du coup j’ai demandé à ma voilière préférée de me coudre une sacoche ouverte type longtail adaptée à un vélo normal pour l’offrir à ma femme.
Le résultat était déjà assez satisfaisant, du coup ça permettait aussi de charger des trucs assez gros et ça me plaisait bien de pouvoir rouler sur un vélo normal, plus léger, sans perdre complètement la capacité de charge d’un longtail.
C’était en 2017. Après un paquet de protos et de tests (merci les copains), le temps de tout mettre en place avec l’atelier et Amazon (oui c’est moche mais c’est fini depuis 2020), les premières Bakkie sont vendues au printemps 2018.
Je n’ai pas de salarié, je travaille avec l’aide de prestataires pour la fabrication et la logistique notamment.
Pour le nom je voulais quelque-chose qui évoque le pick-up, la camionnette, Bakkie c’est pick-up en Sud Africain.
Quels sont les produits dispo?
Bakkie, support ouvert avec sacoche intégrée, poignée de transport et Bakkie light, juste le support ouvert..
Des projets pour le futur que tu peux partager?
Oui, autour des longtails, retour aux sources !
Quel est le meilleur moyen d’entrer en contact avec toi?
Par mail : [email protected]
Vous pouvez aussi me suivre sur les réseaux sociaux et sur mon site : bakkiecycles.fr
Est-ce que tu aurais des suggestions d’artisans/ateliers à me donner?
Non je crois que tu as fais un bon tour, je t’aurais bien parlé de Caroline de Koba mais je crois que ce n’est pas la peine 😉