Mick Turnbull partage dans son dernier film le voyage à vélo qu’il a effectué au Népal en compagnie de sa conjointe Danielle O’Hara, suivant le célèbre circuit de l’Annapurna. Découvre dans cette vidéo les mésaventures auxquelles ils ont été confronté et leur regard qu’ils en ont après avoir vu leur plan initial bouleversé…
Cet article a été initialement publié sur Bikepacking.com. Je le partage ici car, en plus des magnifiques photos, Mick et Danielle ont su adopter le bon état d’esprit lorsqu’ils ont dû faire face à des imprévus.
Paroles de Danielle O’Hara, photos et vidéo de Mick Turnbull
Au plus fort du COVID, nous étions reconnaissant de pouvoir continuer à rouler en Australie y compris le Munda Biddi Trail et l’Australie centrale. Des cacatoès au cri rauque, l’odeur des eucalyptus, des imbéciles qui nous poussaient de la route, des inconnus qui nous offraient des bières… globalement agréable mais un peu trop familier en même temps. Nous avions besoin de vivre quelque chose de différent.
Le plan : en jeep entre Katmandou à Pokhara, à vélo jusqu’à Besisahar sur une grosse journée, puis le circuit de l’Annapurna en direction de Manang, Thorong Pass et retour via Jonsom à Pokhara.
Nous sommes partis avec nos Surly ECR et nos pneus de 2,8 pouces en suivant la trace GPX de BIKEPACKING.com. Pas de tentes ni de matériel de cuisine. Des vêtements pour des conditions changeantes allant des forêts humides aux cols alpins. Quatre paires de gants chacun. Deux paires de sous-vêtements. Des outils. L’équipement photo de Mick.
« Pour vraiment apprécier un lieu, nous devons être ouvert aux changements inopinés. »
Se concentrer sur « les choses qui ne se déroulent pas comme prévu » (le sujet du film de Mick) peut sembler être un festival de pleurnicheries, mais en fait, c’est une célébration de l’inattendu. Chaque changement est une chance de sourire, de rire, d’être reconnaissant pour l’aide ou la compagnie d’étrangers. Ainsi, chaque pause est l’occasion d’observer les nuages. Chaque mésaventure est un souvenir ou une histoire à partager.
Le film de Mick relate l’imprévu le plus important de notre voyage sur le circuit de l’Annapurna, un « événement météorologique » post-mousson avec 48 heures de neige constante qui aura fait des ravages sur les routes, les infrastructures et les communications. La plupart des autres imprévus étaient des inconvénients mineurs habituels : un rayon cassé réparé en bord de route. Les Momos qui prennent plus de temps à cuire que souhaité. les monologues sans fin d’un randonneur dans la chambre voisine. Un buff perdu. Nous partageons ci-dessous nos imprévus préférés :
Sachant que nous aurions à beaucoup pousser nos vélos, nous nous sommes entraînés à la maison en les chargeant avec 10 litres d’eau et en les poussant dans les rues calmes et vallonnées derrière chez nous. Imprévu de l’entrainement : le quartier nous voyaient comme les voisins cinglés qui promenaient leurs vélos à la lumière d’une lampe frontale…
Un certificat de vaccination international était requis pour embarquer sur notre vol et nous ne l’avions pas encore téléchargé sur nos téléphones. Mais le site n’acceptait pas l’apostrophe dans mon nom et la hotline téléphonique qui aurait pu nous aider été fermée en raison d’un jour férié pour pleurer la reine. Persuadant les agents de bord de nous laisser embarquer, nous leurs assurons que nous ne serions pas énervés ou ne les tiendrions pas responsables si nous nous voyions l’entrée au Népal refusée. Finalement, nous avons résolu le problème lors de notre escale à Singapour! Un voyage annulé aurait été un imprévu plutôt important.
Arrivés à l’aéroport de Katmandou, déroutés mais excités, nous demandons où se récupérer les bagages surdimensionnés. On nous indique que nos cartons arriveraient sur le tapis roulant des bagages soutes. Effectivement, on les voit arriver puis vaciller dans le premier virage. Mick saute alors sur le tapis roulant, enjambe les autres bagages et les intercepte, aidé par de nombreux passants amusés. Retrouvailles inattendues avec nos vélos!
En tant que Tasmaniens, nous nous sommes adaptés à l’humidité ambiante pendant le trajet de Pokhara à Besisahar et avons consommé bien plus d’eau que prévu et avons dû purifier de l’eau d’une flaque infesté de bouse de vache qui longeait la route. Heureusement, nos estomacs ont bien résisté. Nous avons aussi bêtement manqué de nourriture, pensant que nous pourrions trouver quelque chose en cours de route. Notre progression trop lente due à la chaleur nous a fait manquer l’heure du déjeuner en ville. Nous avons dû dévorer à la place des cupcakes et des bars Snickers… Arrivés à Besisahar après huit heures de pédalage, nous étions affamés et trempés de sueur. Nous étions dans un état tellement pitoyable que nous nous demandions si nous serions autorisés à rentrer dans le gîte!
Une vilaine bronchite compta aussi parmi les imprévus pour moi. J’en ai ressenti les premiers signes lorsque nous avons quitté Besisahar. A partir de Manang, je toussais comme un fumeur chronique, et l’altitude et les montées éprouvantes n’aidaient en rien mon état. J’ai commencé à prendre les antibiotiques prescrits par notre médecin de voyage en faisant de mon mieux pour ignorer ma poitrine brûlante et en essayant de convaincre quiconque autour de moi que je n’avais pas le COVID.
Arrivés plus tôt que prévu à Pokhara, notre dernier évènement inattendu était une nuit à Thulo Kharka, un camp australien. Jagan de Pokhara Mountain Bike Adventure nous a aidés à organiser une sortie rapide pour apprécier la chaîne des Annapurna sous un angle différent et pour tourner les jambes une dernière fois avant le retour. Jagan, comme tant de Népalais que nous avons rencontrés sur notre route, a été généreux en temps, énergie, descriptions des conditions locales et en thé brûlant qu’il nous proposait constamment, ça nous a beaucoup fait rire !
Bien sûr, il y a des imprévus moins souhaitables que d’autres lors d’un voyage à vélo, comme une blessure, un accident, un vélo volé. Mais les petits moments indésirables font partie intégrante du bikepacking. Ils feront les histoires que nous raconterons sur les endroits que nous avons traversés et les gens que nous y avons rencontrés. Ils valent la peine d’être célébrés.
Le circuit des Anapurnas, la trace
Cet article a été initialement publié sur Bikepacking.com. Je le partage ici car, en plus des magnifiques photos, Mick et Danielle ont su adopter le bon état d’esprit lorsqu’ils ont dû faire face à des imprévus.